Les rebelles congolais du M23 et les autorités de Kinshasa, en conflit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis près d'un an, vont reprendre leurs pourparlers dans environ une semaine, a indiqué lundi le médiateur ougandais. "Dans un futur proche, probablement d'ici une semaine, les réunions reprendront", a dit devant la presse le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga. Selon lui, les discussions se tiendront entre la faction du chef militaire du M23 Sultani Makenga et le gouvernement de RDC. "En dépit des développements au sein du M23, aussi bien le gouvernement de RDC que le M23 restent engagés au dialogue", a-t-il assuré. Une scission s'est opérée à la tête du M23 dans la foulée de la signature, fin février à Kampala, d'un accord-cadre régional destiné à pacifier l'est de la RDC. Parrainé par l'ONU, l'accord a pour l'instant surtout donné lieu à une avalanche d'accusations réciproques au sein du mouvement rebelle, Makenga ayant même réussi à évincer le chef politique du M23, Jean-Marie Runiga, début mars. Le M23 est essentiellement composé de mutins tutsi congolais. Issus d'une précédente rébellion, ils avaient été intégrés à l'armée de RDC au terme d'un accord de paix signé le 23 mars 2009 mais se sont de nouveau mutinés en avril 2012 estimant que cet accord n'avait jamais été pleinement respecté. L'Ouganda et le Rwanda sont tous les deux accusés de soutenir le mouvement. Les deux pays démentent. Kampala orchestre même depuis décembre une laborieuse médiation entre Kinshasa et les mutins au nom des pays des Grands Lacs. Le week-end dernier, quelque 600 hommes fidèles à Runiga sont passés au Rwanda, avec leur chef, à la suite de combats avec les soldats de Makenga. Kinshasa accuse également le Rwanda — qui dément encore — d'avoir, à cette occasion, laissé passer sur son territoire un autre chef rebelle, Bosco Ntaganda. Lui-même ex-général de l'armée de RDC, sous le coup de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, Ntaganda, dont Runiga est réputé proche, joue un rôle très flou au sein du M23. Crispus Kiyonga a pour sa part assuré que Ntaganda serait arrêté et livré à la CPI s'il passait en Ouganda. L'est de la RDC vit depuis des décennies au rythme de rébellions, mutineries et guerres régionales. Depuis près d'un an, la reprise des combats dans le Nord-Kivu a fait, selon l'ONU, quelques 500.000 déplacés.