Quelque 1 500 rebelles, soit l'essentiel des combattants du M23 défaits ces derniers jours par l'armée de la République démocratique du Congo (RDC), ont franchi la frontière et se sont rendus à l'armée ougandaise, a annoncé hier son porte-parole. Le porte-parole de l'armée ougandaise, le colonel Paddy Ankunda, n'a en revanche pas souhaité confirmer la présence en leur sein de leur chef militaire, Sultani Makenga, alors d'autres sources le confirment. «Le chef militaire de la rébellion, Sultani Makenga, a franchi la frontière avec beaucoup de ses hommes et se trouve entre les mains de l'armée ougandaise. Il est avec nous», a annoncé hier un haut responsable militaire ougandais, qui avait annoncé plus tôt qu'il était entre les mains de l'armée ougandaise, sans autre détail. Sultani Makenga, 39 ans, ancien colonel de l'armée de la RDC, figure sur une liste des sanctions de l'ONU qui l'accuse d'être responsable de violations graves des droits de l'homme et d'atrocités liées au M23 dans l'est de la RDC, notamment meurtres, viols, enlèvements, recrutement d'enfants, enrôlements forcés... Le M23 avait conquis, en novembre 2012, la capitale du Nord-Kivu, Goma, avant de s'en retirer contre l'ouverture de négociations sous médiation ougandaise à Kampala. L'Ouganda et surtout le Rwanda, tous deux frontaliers du Nord-Kivu, sont accusés par l'ONU de soutenir militairement le M23, ce que les deux pays ont toujours démenti. Le chef de la mission de l'ONU en RDC, Martin Kobler, a annoncé mercredi que les Nations unies allaient aider à renforcer le contrôle des frontières de l'Est congolais pour empêcher armes et rebelles de passer dans les pays voisins après la défaite du M23.