Annonce - Un accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le M23 doit être signé après-demain, lundi, à Kampala. Cet accord est survenu après que le M23 eut annoncé cesser sa rébellion après sa débâcle de ces derniers jours. Cela devrait régler le sort des combattants du Mouvement du 23 mars, notamment ceux réfugiés en Ouganda ces derniers jours, parmi lesquels figure le chef militaire des rebelles, Sultani Makenga, a confirmé hier, le gouvernement ougandais. «L'accord est prêt et nous attendons que tout le monde revienne lundi pour le signer», a déclaré le porte-parole du gouvernement ougandais, Ofwono Opondo. L'Ouganda assure la médiation des négociations entre Kinshasa et le M23, ouvertes en décembre 2012 en échange du retrait de la rébellion de Goma, capitale de la province minière du Nord-Kivu (est de la RDC) qu'elle avait conquise trois semaines plus tôt. Ces négociations n'avaient que peu progressé depuis leur ouverture, jusqu'à l'offensive victorieuse de l'armée de RDC qui, fortement appuyée par une brigade d'intervention de l'ONU, a délogé en une dizaine de jours le M23 de la totalité des positions qu'il occupait depuis 18 mois. Défait, le M23 a annoncé mardi dernier mettre «un terme» à sa rébellion, lancée en avril 2012 dans le Nord-Kivu. «L'accord détaillera comment chaque cas sera traité», a précisé M. Opondo au sujet des combattants du M23 : «Il y a ceux qui sont sous sanctions de l'ONU et américaines, ceux qui veulent être réintégrés dans l'armée et ceux qui veulent simplement rentrer chez eux". Depuis Paris, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda N'Tunga Mulongo, a confirmé la signature lundi de l'accord, en promettant l'éradication des nombreux autres groupes qui terrorisent depuis deux décennies les populations de l'est de la RDC et refusent toujours de déposer les armes. "Ces accords sont importants car l'histoire démontre que c'est autour de la table que se fait la paix", a-t-il insisté . Quant aux autres groupes armés, leur "sort (...) est déjà scellé (...) Nous avons signé le certificat de décès des groupes dans l'est du pays". Renforcée par sa victoire militaire, Kinshasa a jusqu'ici refusé toute amnistie pour quelque 80 dirigeants du M23 accusés de crimes de guerre ou autres, mais compte en accorder une à tous les rebelles qui prendront l'engagement de ne jamais reprendre les armes contre le gouvernement. L'accord négocié porte aussi sur le retour des réfugiés - une des grandes revendications du M23 -, la libération des prisonniers et la réintégration sociale de combattants. Selon Kampala, 1.500 rebelles du M23 ont franchi la frontière vers l'Ouganda ces derniers jours, dont Sultani Makenga. Celui-ci figure sur la liste des sanctions américaines et de l'ONU. Il est accusé d'être responsable de violations graves des droits de l'Homme et d'atrocités liées au M23 dans l'est de la RDC: meurtres, viols, enrôlements forcés, recrutement d'enfants...