La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach n'a, à aucun moment, fait d'offre pour l'acquisition d'actifs d'une quelconque compagnie européenne, c'est du moins ce qu'a affirmé hier le ministre de l'Energie et de Mines, M. Chakib Khelil, lors de la visite de travail et d'inspection du projet de l'unité de dessalement d'eau de mer d'El-Hamma à Alger. Ces clarifications du ministre interviennent après que la presse espagnole ait fait état d'une offre de 5,5 milliards d'euros proposée par Sonatrach pour l'acquisition des 30% du capital détenus par la banque Santander dans le pétrolier Cepsa. Toujours selon cette même presse, le gouvernement espagnol a demandé à la Santander de refuser l'offre et lui a suggéré d'attendre d'autres offres. Le ministre de l'Energie a donc balayé d'un coup toutes ces informations qui paraissaient pourtant crédibles d'autant que le ministre lui-même a affirmé, à plusieurs occasions, que Sonatrach inscrivait dans sa nouvelle stratégie le déploiement en Europe à travers des prises de participations dans des sociétés énergétiques du vieux continent. Concernant l'information rapportée par l'agence espagnole Europa presse relative à un sommet entre les deux chefs de gouvernement algérien et espagnol prévue avant la fin de l'année en cours, durant lequel sera soulevé l'avenir des entreprises espagnoles en Algérie et de Sonatrach en Espagne, M. Khelil a souligné que les litiges énergétiques qui opposent les deux parties sont purement commerciaux. Ceux qui sont en arbitrage connaîtront une issue dans ce cadre. L'arbitrage, a ajouté le ministre, peut durer une période qui, généralement, dépasse l'année. Au courant de cette période une solution à l'amiable peut intervenir et là la procédure d'arbitrage est stoppée. C'est ce qui se passe dans le cas du projet Gassi Touil dont le problème date, selon M. Khelil, depuis septembre 2006. La décision d'aller vers l'arbitrage n'a pas été prise à la légère. Ce n'est qu'après épuisement de toutes les possibilités de règlement du conflit que Sonatrach est allée vers l'arbitrage. Dans ce contexte, le ministre a indiqué que Sonatrach a trois mois après la résiliation du contrat pour reprendre en main les opérations sur le projet. Et c'est ce qu'elle s'attelle à faire. Le ministre a tenu à préciser, à l'occasion, que Sonatrach n'a pas besoin, pour cette reprise en main des opérations, d'un partenaire. Cette précision de M. Khelil coupe ainsi court à l'information qui donnait Gaz de France comme éventuel repreneur du projet Gassi Touil. Le ministre est également revenu sur les propositions de la Commission européenne dans le cadre de la nouvelle politique énergétique de l'Europe. Moins tranchant que lors de la première fois, M. Khelil a souligné que, pour l'instant, ce n'est qu'une proposition qui, au demeurant peut ne pas aboutir dans la mesure où elle se heurte au refus de la France et de l'Allemagne. Le ministre est ainsi revenu sur les principales nouveautés de ces propositions à savoir l'introduction de la concurrence et la libéralisation de la gestion des réseau de transport, avant de conclure que sur la base de ce qui a été donné, il n'y aura pas d'impact sur Sonatrach. Concernant les recettes pétrolières, M. Khelil a estimé que les revenus de Sonatrach pour cette année seront similaires à ceux de l'année dernière. Les récentes évolutions des prix ont permis de rattraper les baisses enregistrées au début de l'année. Par ailleurs, avec 16 découvertes déjà établies en 2007, le record de 2006 (18 découvertes) sera peut-être battu. Pour ce qui est du marché pétrolier, M. Khelil a précisé qu'aucune décision de l'Opep ne sera prise avant l'évaluation du marché qui se fera lors de la prochaine réunion de l'Organisation en décembre. Le ministre a souligné que les incertitudes géopolitiques et sur les capacités de raffinages persistent. Il a ajouté que la récente hausse de production du cartel est révélatrice des tendances du marché.