Les principales Bourses européennes ont ouvert en petite baisse hier, dans des marchés prudents qui anticipent un ralentissement des injections de liquidités de la Réserve fédérale américaine après les bons chiffres de l'emploi publiés vendredi. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300, qui reste sur quatre semaines de hausse et a engrangé 14% depuis le début de l'année, abandonne 0,16 point ou 0,01% à 1 295,01 points après un quart d'heures d'échanges, tandis que l'EuroStoxx 50 cède 0,15%. Le CAC 40 laisse 0,08% à 4 257,05 points à Paris, le Dax-30 0,10% à Francfort et le FTSE 0,04% à Londres, mais le marché suisse surperforme avec un gain de 0,38%. L'indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne, en hausse de 0,32%, se distingue aussi alors que Moody's a rehaussé vendredi de "négative" à "stable" la perspective de sa note du Portugal, évoquant notamment l'amélioration de la situation budgétaire du pays. Les bons chiffres du chômage publiés en fin de semaine aux Etats-Unis ont fait grimper Wall Street vendredi et Tokyo hier, mais ils risquent d'inciter la Fed à réduire plus tôt que prévu ses rachats d'actifs qui ont alimenté la hausse des marchés boursiers tout au long de l'année. La prudence restera de mise alors que doivent s'exprimer dans la semaine plusieurs responsables de la banque centrale, dont sa vice-présidente Janet Yellen, pressentie pour succéder au président Ben Bernanke en janvier, qui sera auditionnée jeudi devant la commission bancaire du Sénat. L'accélération de l'inflation en Chine en octobre, à son niveau le plus élevé depuis huit mois, renforce également ce sentiment de prudence en faisant craindre un resserrement monétaire. Aucun indicateur n'est au programme de la séance et la journée était fériée aux Etats-Unis et en France, où les Bourses fonctionnaient toutefois normalement.
Le CAC débute à l'équilibre La Bourse de Paris a débuté à l'équilibre, hier matin, une séance qui s'annonce calme avec un agenda clairsemé du fait des célébrations de l'armistice de la Première Guerre mondiale. L'indice CAC 40 prenait 0,03 point à 4 260,47 points. Vendredi, l'indice parisien avait terminé en baisse de 0,48%, tandis que Wall Street atteignait un nouveau plus haut portée par des créations d'emplois deux fois plus élevées que prévu en octobre aux Etats-Unis. Du côté des entreprises, Axa prenait 0,41% à 18,20 euros soutenu par l'annonce de son entrée sur le marché colombien grâce à l'achat de 51% de Colpatria Seguros pour 259 millions d'euros. Air France était à l'équilibre ((+0,01% à 7,26 euros) après les déclarations dimanche du ministre italien des Transports, Maurizio Lupi, affirmant que la compagnie Alitalia aura la possibilité de trouver une autre partenaire international, en cas d'échec des tractations avec Air France sur sa recapitalisation.
Le Footsie autour de l'équilibre La Bourse de Londres évoluait autour de l'équilibre dans un marché calme en raison d'un jour férié dans plusieurs pays. L'indice FTSE-100 des principales valeurs cédait 1,41 point, soit 0,02% par rapport à la clôture de vendredi, à 6 707,01 points, après avoir ouvert en légère hausse. "Les jours fériés aux Etats-Unis, au Canada et en France devraient réduire significativement les volumes lundi. Tous les marchés seront ouverts mais de nombreux courtiers ne seront pas à leur bureau" tandis qu'il n'y aura pas d'indicateurs pour donner une direction au marché, a commenté Craig Erlam d'Alpari. Parmi les plus fortes baisses, l'assureur RSA, plombé par les problèmes de sa filiale irlandaise, chutait de 13,08% à 105 pence. Le bouquet satellitaire BSkyB lâchait de son côté 8,28% à 853 pence et l'opérateur téléphonique BT 2,20% à 363,9 pence tandis que les minières étaient également sous pression à l'image de BHP Billiton (-1,29% à 1 944,5 pence) ou de Rio Tinto (-1,34% à 3 274,5 pence). Le laboratoire pharmaceutique Shire progressait en revanche de 1,36% à 2 834 pence après avoir annoncé le rachat de l'américain ViroPharma, spécialisé dans les maladies rares, pour 4,2 milliards de dollars. La banque Lloyds Banking Group prenait pour sa part 1,30% à 76,14 pence et le gestionnaire de fonds Schroders 1,03% à 2 463 pence.
Le Dax en petite baisse La Bourse de Francfort évoluait en très légère baisse hier en matinée, au seuil d'une séance qui s'annonce très calme, pour cause de jour férié dans plusieurs pays à l'occasion des commémorations de la Grande Guerre. L'indice des trente valeurs vedettes, le Dax, abandonnait 0,09% à 9 070,21 points, à quelques encablures de son nouveau plus haut historique atteint jeudi à 9 193,87 points. De son côté, l'indice MDax des valeurs moyennes gagnait 0,46% à 16 142,76 points. "Le calendrier économique d'aujourd'hui est extrêmement allégé" à l'exception de la publication des chiffres de la production industrielle en Italie, a souligné dans une note Annalisa Piazza, économiste chez Newedge Strategy. Les investisseurs devraient par conséquent se montrer peu téméraires durant la séance, d'autant que "d'importantes publications sont attendues durant la deuxième partie de la semaine", précise Jana Meier, analyste pour la banque HSBC Trinkaus. La place francfortoise s'attend notamment à recevoir jeudi une estimation de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) allemand pour le troisième trimestre. En outre, le marché était toujours occupé à digérer le rapport mensuel du ministère américain du Travail, qui a fait état vendredi de créations d'emplois bien plus fortes que prévu en octobre aux Etats-Unis malgré la paralysie budgétaire du pays. En conséquence, "la crainte que la Réserve fédérale américaine (Fed) freine dès le mois de décembre ses rachats d'actifs" pourrait d'ores et déjà commencer à assombrir l'humeur des investisseurs, note Wolfgang Albrecht, de la banque régionale allemande LBBW. Du côté des valeurs, le spécialiste des semi-conducteurs Infineon était en tête du Dax, gagnant 1,26% à 7,21 euros, suivi par l'opérateur boursier Deutsche Börse (+1,13% à 55,50 euros) et le fabricant d'engrais et de sel K+S (+0,91% à 21 euros). Le constructeur automobile BMW était bien orienté (+0,34% à 82,05 euros), après avoir publié lundi des ventes pour le mois d'octobre en hausse de 5,2% sur un an à 165 851 véhicules. "Nous sommes confiants quant au fait que les ventes vont continuer à se développer de manière positive jusqu'à la fin de l'année et nous allons continuer à oeuvrer pour une croissance rentable", a souligné Ian Robertson, directeur des ventes du constructeur bavarois. A l'inverse, la banque Deutsche Bank cédait du terrain (-0,10% à 34,71 euros), ne profitant pas d'une décision de la justice britannique vendredi lui donnant gain de cause face au fonds d'investissement Sebastian Holdings qui lui réclamait près de 6 milliards d'euros de dédommagement. En bas du tableau, Deutsche Telekom reculait de 2,38% à 11,07 euros. L'opérateur télécoms allemand, qui a annoncé dimanche l'acquisition du fournisseur de services de télécommunication GTS Central Europe (GTS) pour 546 millions d'euros, fait l'objet d'un abaissement de recommandation par la banque américaine Goldman Sachs, de "neutre" à "vendre", selon DowJones Newswires.
Le SMI en hausse La Bourse suisse était en hausse, hier dans la première heure de cotation, après des indices américains et japonais positifs, tirés par des chiffres de l'emploi américain bien meilleurs que prévu. A Wall Street, le Dow Jones a accéléré sa progression dans la deuxième moitié de séance, finissant sur un nouveau record en clôture. Le SMI progressait de 0,41% à 8 274,55 points, le SLI de 0,53% à 1 263,58 points, le SPI de 0,42% à 7 872,06 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 27 étaient orientées à la hausse, deux à la baisse: Richemont et Swiss Life, Geberit optant pour un statu quo. Transocean (+4,1%) était en tête du SMI. Le groupe de forage pétrolier en haute mer a trouvé un accord avec son remuant actionnaire, l'américain Carl Icahn. Les deux parties ont convenu de proposer le versement d'un dividende de 3 dollars par action, de réduire le nombre d'administrateurs à 11, contre 14 actuellement. Le groupe Icahn devrait avoir par ailleurs deux représentants au sein du conseil élu en 2014. Novartis (+0,5%) avait également la faveur des investisseurs. Le groupe pharmaceutique a vendu son unité de diagnostics sanguins à l'espagnol Grifols pour 1,675 milliards de dollars, un prix qualifié de convenable par la banque Vontobel. La mauvaise performance boursière de Novartis par rapport à Roche (+0,5%) est souvent attribuée par les analystes à un portefeuille trop diversifié. Cette transaction est donc considérée par beaucoup comme un pas dans la bonne direction. Aux financières, Swiss Re (+1,5%) se distinguait. Le réassureur pourrait rétrocéder à ses actionnaires les fonds propres excédentaires sous forme de dividende exceptionnel, a déclaré le CFO George Quinn dans un entretien à "Finanz und Wirtschaft". Les banques Julius Bär (+1,0%), UBS (+0,7%) et CS (+0,5%) étaient également bien orientées. Le débat sur le ratio de fonds propres s'est poursuivi ce week-end. Le président de la BNS, Thomas Jordan, veut que les deux grandes banques réalisent encore des progrès dans ce domaine, a-t-il déclaré à "SRF1". De son côté, le président du conseil d'administration de Credit Suisse, Urs Rohner, s'est dit convaincu, dans la presse du week-end, qu'une augmentation des exigences de fonds propres pour les grandes banques, évoquée la semaine dernière par la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf, est injustifiée. Aux cycliques, Adecco (+1,1%) poursuivait sa progression (+6%) de la semaine passée. Pour ce qui est de la défensive Swisscom (+0,6% à 474 francs suisse), plusieurs courtiers ont relevé leur objectif de cours après les résultats semestriels du géant bleu la semaine passée. La fourchette va de 485 à 535 francs suisse. Richemont perdait 0,8% sans nouvelle particulière et Swiss Life 0,7%. Sur le marché élargi, Partners Group (+3,6%) notamment gagnait bien du terrain. Merrill Lynch a relevé la recommandation de l'action à "buy" ("neutral").