Les principales Bourses européennes ont ouvert dans le rouge, hier, la publication de résultats d'entreprise décevants pesant sur la tendance. À Paris, le CAC 40 a ouvert en baisse de 0,24% à 3 496,23 points. À Francfort, le Dax cédait 0,17% et à Londres, le FTSE reculait de 0,22%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 abandonnait de son côté 0,13%. Les investisseurs observaient par ailleurs toujours avec attention les signes d'un ralentissement de l'économie mondiale. Ainsi, les exportations japonaises ont subi en septembre leur baisse la plus marquée depuis les deux mois qui ont suivi le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, le ralentissement de l'activité en Chine et dans la zone euro continuant de peser sur les ventes à l'étranger de la troisième puissance économique mondiale. La Bourse de Tokyo a fini en ordre dispersé la première séance de la semaine, l'indice Nikkei terminant en hausse de 0,09% alors que le Topix a reculé de 0,09%, après cinq séances consécutives de gains. Le titre Mitsubishi a perdu 1,82% après avoir revu à la baisse sa prévision de bénéfice d'exploitation et l'action Sharp a en revanche bondi de 7,38%, en réaction à des informations de presse rapportant une augmentation des capacités de production de ses écrans haute définition. Paris: le CAC évolue en baisse après de mauvais résultats américains La Bourse de Paris s'inscrivait en baisse lundi matin, affectée par un regain d'inquiétudes sur l'économie mondiale après les résultats décevants de plusieurs grands groupes américains dont Microsoft. Dans les premiers échanges, l'indice CAC 40 reculait de 0,32% à 3 492,22 points. "Après plusieurs séances de forte hausse, les investisseurs prennent clairement leurs bénéfices" depuis vendredi, relève Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BGC. Une certaine nervosité touche les opérateurs alors que la saison des résultats débute réellement à Paris cette semaine avec les publications attendues des premiers poids lourds de la cote. En zone euro, après un sommet européen qui (sans surprise) a mis sur les rails une supervision bancaire par la Banque centrale européenne des 6 000 établissements financiers de la zone euro à partir de 2014, peu de rendez-vous sont attendus. Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, a sauvé la face lors des élections régionales en Galice, où la droite a gardé la majorité dimanche, mais est confronté au Pays basque à une poussée des indépendantistes, devenus deuxième force régionale. Du côté des valeurs, Veolia Environnement était la lanterne rouge de la cote (-3,94% à 8,18%), tandis que Suez Environnement accusait une légère baisse (-0,41% à 8,39 euros). Les deux poids lourds français des services à l'environnement ont démenti travailler à un rapprochement, après des informations de presse évoquant un projet de fusion de leurs activités en France et à l'international. Nexans enregistrait la plus forte baisse du SBF 120 (-5,33% à 34,54 euros) après avoir revu à la baisse sa prévision de marge opérationnelle pour le deuxième semestre. Le titre de la société française de biotechnologies NicOx s'envolait de 7,62% à 2,67 euros, porté par la commercialisation aux Etats-Unis d'un test de diagnostic rapide de la conjonctivite aiguë, son premier lancement depuis son recentrage sur l'ophtalmologie. JC Decaux s'inscrivait en légère baisse de 0,62% à 17,55 euros après avoir annoncé l'acquisition de 25% de la société russe Russ Outdoor, spécialisée dans la communication extérieure. Enfin, Valeo enregistrait l'une des plus fortes baisses de la cote, affecté par la dégradation à "vendre" contre "conserver" de son titre par Deutsche Bank. Londres: le FTSE évolue en baisse (-0,24%) La Bourse de Londres évoluait en baisse, hier matin, le marché restant toujours sous pression après de mauvais résultats d'entreprises américaines la semaine dernière. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 13,96 points, soit un recul de 0,24% par rapport à la clôture de vendredi, à 5 882,19 points. Le marché reste sur sa lancée de vendredi, "les mauvais résultats des groupes du secteur technologique aux Etats-Unis ayant tiré les actions vers le bas", a observé Markus Huber, courtier chez ETX Capital. Parmi les perdants figuraient les banques Royal Bank of Scotland (RBS) (-1,11% à 277,8 pence) et Lloyds Banking Group (-0,30% à 40,37 pence). Le groupe pétrolier Shell perdait 0,56% à 2 143,5 pence et son concurrent BP 0,43% à 448,4 pence. BP a confirmé lundi être en discussions avancées avec le russe Rosneft pour lui vendre sa part de 50% dans la coentreprise basée en Russie TNK-BP. Mais "aucun accord n'a encore été conclu" pour l'instant et une nouvelle annonce sera faite "si et quand" un accord est scellé avec le groupe public russe, a-t-il ajouté. Francfort en manque d'inspiration (Dax: -0,01%) La Bourse de Francfort évoluait sans direction, hier dans la matinée, alors que peu d'indicateurs économiques étaient attendus au cours de la séance. L'indice Dax des trente valeurs vedette perdait 0,01% à 7 379,67 points dans les premières cotations, tandis que le MDax des valeurs moyennes prenait 0,22% à 11 500,88 euros. Le Dax avait commencé en petite baisse, miné par les résultats décevants de plusieurs groupes américains d'envergure mondiale, tels General Electric ou Microsoft, qui ont fait clôturer Wall Street dans le rouge vendredi. Les valeurs bancaires étaient bien orientées. Commerzbank était en tête du Dax (+2,77% à 1,56 euro), tandis que le premier institut de crédit du pays, Deutsche Bank, gagnait 1,54% à 34,96 euros. Vendredi ces deux titres avaient fini en forte baisse en raison du maintien par l'agence de notation financière Moody's de sa perspective négative sur le secteur bancaire allemand. Le conglomérat industriel Siemens (+0,05% à 78,33 euros) a annoncé lundi la mise en vente de ses activités dans l'énergie solaire, qui ont réalisé en 2011 un chiffre d'affaires de quelques centaines de millions d'euros et qui emploient environ 800 salariés. Le groupe de chimie-pharmacie Bayer reculait quant à lui de 0,17% à 68,94 euros, malgré l'annonce lundi de premiers résultats encourageants dans le cadre de son étude de phase III pour le Riociguat, un traitement contre l'hypertension artérielle pulmonaire pour lequel il entend demander un feu vert des autorités sanitaires au premier semestre 2013. Le numéro un mondial de la chimie BASF était aussi en légère baisse (-0,15% à 65,77 euros). Le groupe pétrolier norvégien Statoil a annoncé la cession de parts dans des licences pétrolières à Wintershall, filiale de BASF, engrangeant un gain net de 1,45 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros). Suisse : ouverture en baisse La Bourse suisse a ouvert en baisse, hier, freinée, comme les autres places européennes, par de nouvelles inquiétudes sur la situation de l'économie mondiale, suscitées par plusieurs résultats jugés décevants, vendredi, de quelques grands groupes US, dont Microsoft et General Electric (GE). Dans les premiers échanges, le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,11% à 6 748,46 points, le Swiss Performance Index (SPI) perdait 0,21% à 6 215,1 points, alors que le Swiss Leader Index (SLI) grappillait 0,03% à 1 007,63 points. Au SMI, Roche (-0,6%) affichait le repli le plus net, indifférent à un relèvement de son objectif de cours et à une confirmation de la recommandation d'achat par Jefferies. Mais le bon Roche évolue toujours autour de ses plus hauts de l'année et avait pris, vendredi soir, 17% depuis début janvier. Novartis, Clariant, Holcim et Actelion perdaient 0,4% chacun. Actelion a annoncé ce matin une demande d'homologation à la FDA de son médicament Macitentan, successeur du Tracleer, pour le traitement de l'hypertonie pulmonaire artérielle (PAH). CS (+0,5%) performait bien après avoir subi des pertes en ouverture. Vendredi, l'action a subi des prises de bénéfice. La presse alémanique du week-end a fait état de la vente éventuelle des affaires d'Exchange Traded Funds (ETF's) en Europe, d'un volume de près de 17 milliards de dollars. De plus, le marché spécule sur l'annonce de nouvelles suppressions d'emplois jeudi, lors de la publication des résultats intermédiaires de la banque. UBS (+1,0%) était également l'objet de spéculations sur une éventuelle diminution de l'effectif de ses employés. Ses chiffres intermédiaires seront publiés dans huit jours. Derrière UBS, Julius Bär (+0,7%), Swiss Life (+0,6%) et Swiss Re (+0,7%) étaient également en hausse. Swiss Re bénéficiait d'un commentaire favorable de la part de ses pairs, réunis en congrès à Baden-Baden. Bâloise (+0,4%) faisait aussi partie des gagnants. Martin Strobel, a fait des déclarations optimistes, estimant que la compagnie qu'il dirige est sur la bonne voie au 2e semestre. "Nous avons eu une croissance ordinaire et une bonne profitabilité au 1er semestre et cette tendance se poursuit au second", a-t-il déclaré dans une interview au journal dominical "Der Sonntag". SGS (+0,6%) montait après avoir annoncé une petite acquisition. Sur le marché élargi, Also-Actebis n'était pas traité. Le groupe a publié ses résultats sur les neuf premiers mois de l'année. OC Oerlikon (+3,7%) était assez recherché, la Chine ayant donné son accord à la vente de la division Solar. Tokyo: stable en clôture (Nikkei: +0,09%), marché prudent La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance quasi stable (+0,09%), le marché étant prudent après l'annonce de mauvais résultats financiers vendredi par des poids lourds de Wall Street. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grappillé 8,03 points à 9 010,71 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau s'est effrité de son côté de 0,09%, perdant 0,67 point à 753,72 points. L'activité a été très faible, avec 1,56 milliard d'actions échangées sur le premier marché. La cote a évolué la plupart de la séance dans le rouge, heurtée par des résultats financiers décevants de grands groupes américains, comme Microsoft et General Electric. L'inquiétude s'est renforcée avec l'annonce dans la matinée d'un lourd déficit commercial pour le Japon en septembre, causé par une chute des exportations en premier lieu vers la Chine et vers l'Europe. En deuxième partie de séance toutefois, l'anxiété s'est un peu apaisée, les investisseurs appréciant le maintien du yen sur la défensive face à l'euro et au dollar, ce qui élève la valeur des revenus tirés de l'étranger par les entreprises nippones, une fois convertis en yens. Certains acteurs du marché ont aussi trouvé quelques motifs d'optimisme dans les statistiques économiques décevantes du moment au Japon. "Avec ces mauvais chiffres du commerce extérieur japonais, et des statistiques faiblardes de l'inflation à venir d'ici la fin du mois, la Banque du Japon (BoJ) pourrait décider d'assouplir davantage sa politique monétaire", a estimé un courtier d'une maison étrangère, cité par Dow Jones Newswires. "La BoJ pourrait par exemple décider d'acheter des actifs plus risqués et des actions. Au final, les nouvelles (statistiques) négatives sont interprétées de façon positive par le marché d'action", a-t-il ajouté. Du côté des valeurs, peu d'évolutions significatives d'ensemble ont été observées, seuls quelques titres bougeant de façon nette en lien avec une information spécifique. L'action Sharp a été l'une des vedettes de la journée et s'est envolée de 7,38% à 160 yens après un article de presse affirmant qu'il pourrait bientôt fournir des écrans à cristaux liquides pour des ordinateurs portables des firmes d'informatiques américaines Dell et Hewlett-Packard. Les sociétés actives en Chine ont été encore victimes de craintes pour la vigueur de l'activité dans l'Empire du Milieu: le fabricant d'engins de chantier Komatsu a chuté de 2,40% à 1 710 yens et le spécialiste des robots industriels Fanuc de 2,48% à 12 960 yens.
