La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme de la wilaya de Chlef a rendu public son rapport sur la situation des droits de l'Homme en 2013 dans cette wilaya. Bureaucratie, crise de l'habitat, drogue, prostitution, interdiction de manifestations, etc. Le moins que l'on puisse dire est que le rapport établi par cette association est accablant ! Le rapport commence par la mise en évidence des contestations populaires réitérées de citoyens en divers points de la wilaya, exprimant leur " ras-le-bol " de leurs conditions de vie misérables qui ne cessent d'empirer. Le document dénonce, en outre, l'érosion du pouvoir d'achat qui touche tout spécialement les classes moyennes. La Laddh de Chlef dénonce, de surcroît, la problématique des " baraques ", qui perdure 33 ans après le tremblement de terre. Par ailleurs, la même source a mis en avant la problématique de l'exécution de chantiers pour l'amélioration des équipements publics, travaux limités à des opérations d'embellissement et une population qui continue à souffrir de " l'épineux problème du logement ". La Laddh de Chlef met en exergue la politique du logement social dont l'Etat cherche à alléger la tension mais qui n'a point diminué. "Les revendications contestataires sont demeurées telles quelles", note le rapport. Dans un autre chapitre, la Laddh de Chlef a déploré les proportions alarmantes que prend le phénomène du suicide. Ledit document a, par ailleurs, souligné que la criminalité connaît une hausse inquiétante. En effet, " les crimes meurtriers, les vols se sont multipliés de façon terrifiante, dans les différentes zones de la wilaya ", indique le document. Avant de poursuivre en relevant la " violente délinquance très préoccupante, qui résulte de la hausse vertigineuse du taux de chômage, au sein des couches juvéniles ". De plus, la Laddh tire la sonnette d'alarme quant au phénomène de la hausse de points de vente illicites de boissons alcoolisées, de drogue et de prostitution. Sur un autre registre, la même source déplore les proportions alarmantes que prend le phénomène de " la bureaucratie tentaculaire" et relève également, que plusieurs administrations ont réprimé diverses manifestations avec des recours à l'emprisonnement. Le bureau la LADDAH de la wilaya de Chlef a mis en exergue la faiblesse du financement du secteur de la santé publique et une hausse relative des dépenses en matière de soins médicaux des familles chélifiennes, des déboursements avoisinant les 48 % de dépenses sociales pour subvenir aux besoins des traitements sanitaires. Ceci en raison de l'échec des dispositifs d'assistance sanitaire et des services publics annexes de la prévention dans un contexte où les frais de traitements sont extrêmement coûteux pour l'humble citoyen aux revenus modestes. Alors que parallèlement, la situation dans les hôpitaux laisse à désirer compte tenu du manque de spécialistes, de moyens logistiques appropriés, de la hausse des frais de traitements et du manque des médicaments, sans évoquer les contradictions relevées dans la gestion financière des centres de santé et des salles de soins. Pour ce qui est des droits de l'enfant, la Laddh déplore certains dépassements attentant aux droits de l'enfance, en signalant entre autres, le constat effarant de la continuité du nombre de décès excessif à leur naissance, l'accroissement des crimes de viols dont la toute récente affaire de viol suivie d'assassinat d'une adolescente dans la commune de Zeboudja et par ailleurs l'exploitation des enfants miséreux dans des activités clandestines de ventes de cigarettes, de pain domestique, de mendicité, etc. Concernant les droits de travailleurs, la Laddh relève des "atteintes flagrantes" dans le secteur privé où les travailleurs sont privés de leurs droits les plus élémentaires. Enfin, " le recul des droits de l'Homme en Algérie est devenu, pour la Laddh, une évidence claire au cours de l'année 2013.