Un accord provisoire sur la dénuclarisation de la Corée du nord, qualifié de "très complet" par les Américains, a été trouvé aux pourparlers multilatéraux de Pékin, interrompus dimanche pour deux jours le temps que les six gouvernements concernés l'étudient. "Nous sommes vraiment entrés dans les détails pratiques de la denucléarisation", s'est réjoui le négociateur américain Christopher Hill, avant de regagner Washington. "Le communiqué commun est très complet (...) très utile", a-t-il ajouté, espérant un accord définitif "pour bientôt". Le négociateur sud-coréen, Chun Yung-Woo, a évoqué un "accord provisoire" et son homologue chinois, Wu Dawei, un "important consensus". Aucune des parties n'a toutefois fourni des précisions sur le contenu du document. "Nous allons essayer de le rendre public dès que possible" a simplement dit M. Wu. Cette position commune doit maintenant être validée par les gouvernements respectifs des six pays (Etats-Unis, Russie, Chine, Japon et les deux Corées). C'est la raison pour laquelle les pourparlers ont été suspendus à l'issue d'une nouvelle série de discussions de quatre jours à Pékin sur le démantèlement des capacités nucléaires de la Corée du Nord, destinées à fixer un calendrier pour les prochaines étapes. "Ce n'est qu'ensuite que nous pourrons vraiment parler d'accord définitif", a insisté une source sud-coréenne. La Corée du Nord a réaffirmé en juillet, lors de la précédente session de pourparlers, vouloir fournir une liste complète de tous ses programmes nucléaires et désactiver l'ensemble de ses installations. Il reste maintenant à déterminer un calendrier précis. "Nous avons réussi à trouver un accord qui stipule les plans d'action de la phase deux", a affirmé le délégué sud-coréen, qui a salué les "concessions" faites par la Corée du Nord lors de ces nouvelles discussions. Comme à son habitude, le négociateur nord-coréen s'est abstenu de commenter immédiatement le résultat des discussions tenues à huis clos. Démarrés en 2003, les pourparlers à six ont pour objectif le démantèlement complet des installations nucléaires d'un des pays les plus isolés au monde. La Corée du Nord avait donné son accord, le 13 février, pour abandonner son programme nucléaire contre une importante aide énergétique et des garanties dans le domaine de la sécurité, quatre mois après avoir fait exploser sa première bombe. En juillet, elle a fermé son principal réacteur nucléaire à Yongbyon en échange de 50.000 tonnes de fioul fournies par la Corée du Sud, et accepté un retour des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).