L'Union européenne espère conclure le plus rapidement possible l'accord de l'association avec l'Ukraine malgré la suspension de sa préparation par Kiev, a déclaré hier aux journalistes la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. "La question de la signature de l'accord reste ouverte, car c'est très important tant pour l'Ukraine que pour nous. Et j'espère que nous pourrons avancer le plus rapidement possible vers la résolution de ce problème", a indiqué Mme Ashton avant l'ouverture d'une réunion plénière du sommet du Partenariat oriental à Vilnius. Cette déclaration a été faite par la chef de la diplomatie européenne à l'issue d'entretiens tenus jeudi soir entre le président ukrainien Viktor Ianoukovitch et les dirigeants de l'UE, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le président du Conseil européen Herman Van Rompuy. La semaine dernière, le gouvernement ukrainien a suspendu la préparation de l'accord d'association et de libre-échange avec l'UE, motivant cette décision par la nécessité de promouvoir ses relations économiques avec la Russie et les autres pays membres de la Communauté des Etats indépendants (CEI).
L'Ukraine dit vouloir signer dans un avenir proche L'Ukraine a l'intention de signer un accord d'association avec l'Union européenne dans un avenir proche, a affirmé hier le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, après avoir refusé de signer cet accord lors du sommet à Vilnius. Je confirme l'intention de l'Ukraine de signer l'accord d'association dans un avenir proche, a déclaré M. Ianoukovitch à Vilnius, selon un communiqué disponible sur le site de la présidence ukrainienne. La pause forcée dans le processus de signature de l'accord ne signifie pas un arrêt des réformes nécessaires en Ukraine en vue de poursuivre l'intégration européenne, a-t-il ajouté. Pour nous, le choix européen reste une direction stratégique, a-t-il poursuivi. Le président a expliqué qu'avant de pouvoir signer un accord d'association, Kiev avait cependant besoin d'une aide économique et financière de l'UE. Nous avons besoin que nos collègues européens prennent des mesures résolues envers l'Ukraine concernant le développement et la réalisation d'un programme d'aide financière et économique, a-t-il dit. Le président ukrainien a précisé que Kiev était notamment intéressé par la reprise de la coopération avec le FMI et la Banque Mondiale à des conditions acceptables. Le Fonds monétaire international exige des mesures impopulaires, notamment une hausse du prix du gaz pour les ménages, pour débloquer de nouvelles lignes de crédit à l'Ukraine, qui traverse une grave crise économique et financière. Kiev souhaite par ailleurs également que l'UE l'aide à moderniser son système de gazoducs et qu'elle lève ses restrictions commerciales sur certains produits d'exportation ukrainiens, a précisé M. Ianoukovitch. L'Ukraine a également réaffirmé dans le projet de déclaration finale du sommet de Vilnius son engagement à signer un accord d'association avec l'UE. L'UE et l'Ukraine réaffirment leur engagement à signer cet accord, indique ce texte qui engage les 28 pays de l'UE et les six anciennes républiques soviétiques engagées dans le Partenariat oriental de l'Union européenne. Les autorités ukrainiennes ont refusé de signer vendredi les accords d'association et de libre échange négociés pendant des années avec l'UE, en raison notamment de pressions de la Russie. Ce revirement annoncé la semaine dernière a déclenché d'importantes manifestations de l'opposition pro-européenne à Kiev. Dans le projet de déclaration finale, les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 et des six ex-républiques soviétiques, dont M. Ianoukovitch, prennent note du soutien populaire sans précédent en faveur de l'association politique et de l'intégration économique de l'Ukraine avec l'UE.
Signature début 2014 Kiev et Bruxelles pourraient signer l'accord d'association lors du prochain sommet Ukraine-UE programmé pour février-mars 2014, a indiqué le journal ukrainien " Oukrainskaïa pravda " citant une source proche du dossier. Selon l'interlocuteur du journal, une telle option pourrait être incluse dans la déclaration finale du sommet du Partenariat oriental qui se déroule actuellement à Vilnius sur fond de décision de Kiev de suspendre la préparation de l'accord d'association avec l'Union européenne. Dans le même temps, des sources au sein de l'UE contactées par RIA Novosti n'ont pas confirmé ces informations, indiquant en outre que la date du prochain sommet Ukraine-UE n'était pas fixée pour le moment.
Bruxelles opposé à des négociations tripartites L'UE exclut la possibilité de négociations tripartites au sujet de l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Ukraine, les problèmes ne pouvant être évoqués avec Moscou et Kiev qu'au format bilatéral, a déclaré le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. "Nous respectons la souveraineté de tous les pays. Nous avons déjà paraphé l'accord d'association avec un pays souverain. Dans le cadre d'une entente bilatérale, nous ne permettrons pas à un parti tiers de s'ingérer dans ces négociations. Il ne peut pas y avoir de format tripartite pour un accord commercial bilatéral", a indiqué le responsable européen lors du sommet du Partenariat oriental qui se déroule à Vilnius. "La Russie est notre partenaire stratégique respecté et nous pouvons évoquer avec elle les problèmes qui préoccupent tant l'Ukraine que la Russie, mais seulement au format bilatéral", a souligné M. Barroso.
Accord sur l'espace aérien uni L'Ukraine et l'UE ont paraphé la veille un accord sur l'espace aérien uni au cours du sommet du Partenariat oriental à Vilnius, a annoncé la Lituanie, qui assure la présidence de l'UE. "L'Union européenne et l'Ukraine ont paraphé un accord sur l'espace aérien uni dans le cadre du sommet du Partenariat oriental à Vilnius", est-il indiqué sur le site internet de la présidence lituanienne du Conseil de l'UE. L'accord prévoit notamment la libéralisation progressive des marchés et l'harmonisation des normes de l'aviation civile, ainsi qu'une coopération dans le secteur aéronautique. La mise en place d'un espace aérien uni est un élément clé de la réalisation du futur accord d'association Ukraine-UE dans les transports. Le sommet de Vilnius devait en outre déboucher sur la signature de l'accord d'association et de libre-échange Ukraine-UE, mais le gouvernement ukrainien a suspendu la semaine dernière la préparation de l'accord, motivant cette décision par la nécessité de promouvoir ses relations économiques avec la Russie et les autres pays membres de la Communauté des Etats indépendants (CEI).
Kiev veut rejeter ses problèmes sur l'UE et la Russie Les autorités ukrainiennes cherchent à faire endosser à l'Union européenne et la Russie la responsabilité pour les problèmes économiques du pays, a déclaré hier la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite citée par les médias locaux. "L'administration ukrainienne a choisi le chemin qui mène dans l'impasse. Kiev veut rejeter ses problèmes économiques sur les épaules de l'UE et de la Russie", a estimé Mme Grybauskaite dont le pays assure la présidence semestrielle de l'Union européenne. La semaine dernière, le gouvernement ukrainien a suspendu la préparation de l'accord d'association et de libre-échange avec l'UE, motivant cette décision par la nécessité de promouvoir ses relations économiques avec la Russie et les autres pays membres de la Communauté des Etats indépendants (CEI). Selon la dirigeante lituanienne, cette démarche de Kiev constitue "un pas en arrière" susceptible d'entraver le développement du pays.