Le Cnes revient aux séances plénières concernant les débats autour des rapport de conjoncture. C'est ce qui a été annoncé, hier, par le président du Conseil national économique et social, M. Babes, dans une intervention en marge de la réunion du comité ad hoc chargé d'élaborer le rapport portant sur la mise en place de l'économie fondée sur la connaissance en Algérie. Le patron du Cnes a expliqué que ces séances vont démarrer juste après la recomposition du conseil dont les 180 membres ont dépassé trois mandats, avant d'annoncer que le rapport de conjoncture est finalisé par la commission chargée de leur élaboration et il sera rendu public lors d'une conférence de presse qu'il tiendra lui-même juste après la fête de l'Aïd. Revenant sur le sujet de l'économie fondée sur la connaissance (EFC), M. Babes a souligné que le choix du Cnes de travailler avec des experts de l'Institut de la Banque mondiale est basé sur le fait que ces derniers sont des experts d'envergure mondiale, tout en rappelant que la Banque mondiale a proposé à l'Algérie 100 chercheurs. Dans ce cadre, il a tenu à affirmer que le Cnes pense qu'il faut que les rapports établis par la Banque mondiale sur l'Algérie se fassent en collaboration avec les Algériens. “L'absence des IDE est liée à l'absence de la connaissance" Le comité chargé de l'élaboration du rapport portant sur la mise en place de l'économie fondée sur la connaissance en Algérie a tenu, hier, sa troisième réunion au niveau du siège du Cnes sur la base des données du symposium organisé les 10 et 11 septembre avec la participation des experts de l'institut de la Banque mondiale. Les experts ont estimé qu'il faut aller vers une économie fondée sur la connaissance si l'Algérie veut résister devant les contraintes de la mondialisation et accéder au marché international et aller au-delà des hydrocarbures. Pour le Cnes, ce n'est pas irréel puisque l'Algérie se trouve dans une situation d'obligation d'aller vers cette économie et non une question de choix. La mise en place de cette nouvelle économie demande, selon M. Nadia Chettab, expert à l'université de Annaba, de nouvelles structures et également une stratégie globale et non des stratégies pour chaque secteur ce qui est appliqué actuellement dans notre pays et définir les fonctions des institutions. Dans le même contexte, elle a ajouté que l'Algérie doit se spécialiser dans un secteur ou deux et arrêter de chercher à équilibrer tous les secteurs afin de s'adapter à la division internationale du travail. L'expert a ajouté que le projet portant sur la nouvelle stratégie industrielle a défini certains secteurs tels que la pétrochimie. Mme Chattab a souligné aussi qu'il faut qu'il y ait une rupture avec l'économie actuelle qui va "mal" et qu'il y ait un changement dans l'accumulation du capital. Elle a, en outre, affirmé que la faiblesse dans les IDE en Algérie est due à l'absence de la connaissance et de la compétence. Les experts ont également affirmé que l'Algérie est très en retard dans l'EFC et elle est classée dans les dernières places et même les pays voisins, notamment le Maroc et la Tunisie ont commencé leur chemin dans cette économie en 2000. La croissance fondée sur l'EFC en Algérie ne peut même pas être définie et ne dépasse pas les 2 à 3 %, selon le professeur Bouzidi président du comité chargé du rapport en question. Il est à noter que le débat tenu hier au Cnes est méthodologique portant sur ce qui justifie d'aller vers l'EFC et définir le plan détaillé de réalisation du rapport que doit adresser le Cnes. Pour sa part, la Banque mondiale a défini 4 conditions pour l'EFC ; il s'agit du système éducatif et de formation, la rénovation de la recherche, les nouvelles technologies ; un autre point a été rajouté par l'expertise mondiale, il s'agit de la gouvernance d'autant que rien ne peut se faire sans une volonté politique.