Le Conseil national économique et social (Cnes) achèvera l'élaboration du premier rapport sur l'économie fondée sur la connaissance (EFC), au “dernier trimestre de l'année 2008”. L'information a été livrée hier par des membres du comité ad hoc EFC de l'institution consultative, en marge de la réunion du comité, qui s'est tenue au siège du Cnes, à Alger. En prévision de cette échéance, le comité ad hoc, composé de membres du Conseil national économique et social, d'experts, d'universitaires et de journalistes, a consacré la journée d'hier à la présentation d'exposés destinés à une meilleure compréhension de l'EFC, suivie ensuite par un débat. Dans son allocution d'ouverture, le président du Cnes, Mohamed Séghir Babès, est revenu sur “la démarche” et “la réflexion” initiées par son institution, ainsi que sur le travail mené en partenariat avec l'Institut de la Banque mondiale, autour du nouveau concept d'EFC. Un travail dont l'objectif final est d'asseoir “un système d'évaluation des politiques dédiées à l'économie fondée sur la connaissance”, en Algérie. Dans leurs interventions, des experts ont relevé que l'EFC est une des alternatives à “l'après-pétrole”, qui interpelle différents secteurs et domaines d'activité tels que les technologies de l'information et de la communication, l'innovation et la recherche, l'éducation et la formation, le milieu des affaires et les questions de gouvernance. D'aucuns ont insisté sur “les défis de l'ouverture” portés par la dynamique de l'économie fondée sur le savoir, non sans noter les “dysfonctionnements” et les retards enregistrés par l'Algérie en la matière, alors que le pays est engagé avec l'Union européenne dans la création de la zone de libre-échange et compte adhérer prochainement à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). “Il faut adopter de nouvelles attitudes et s'approprier la connaissance disponible au niveau mondial. Il faut que le projet d'EFC soit une priorité nationale”, a suggéré M. Bahloul. Ce dernier a, cependant, admis qu'il faut préalablement “une stratégie nationale de la connaissance”. M. Labèche, directeur au Cnes, a pour sa part insisté sur le fait que “la connaissance devient un facteur à ne pas négliger dans le développement économique”, en estimant que l'Algérie “a amélioré son positionnement à l'échelle internationale” en 2007 et 2008, y compris en matière d'éducation et d'innovation. “Nous sommes dans une tendance de hausse”, a-t-il renchéri, précisant plus loin que les années 1990 et le Programme d'ajustement structurel (PAS) sont derrière nous et qu'”en 2008, le pays est dans une dynamique de rattrapage”. Le concept d'économie fondée sur la connaissance a été, pour rappel, vulgarisé par les travaux des économistes de l'OCDE, à partir des années 1990, lesquels qui ont mis en lumière la transition entre l'ancien régime de croissance des pays développés, fondé sur l'accumulation de capital physique, et le nouveau régime organisé sur l'accumulation de la connaissance ou l'économie fondée sur la connaissance. Dans le nouveau contexte mondial de libéralisation de l'économie, le concept d'EFC est saisi par les pays dits émergents. À l'exemple de l'Algérie appelée à achever sa transition systémique dans une perspective de “l'après-pétrole”. Dans ce cadre, le Cnes s'est engagé à construire des systèmes nationaux d'évaluation des politiques publiques, pas seulement dans le domaine du “développement humain”, de la “lutte contre la pauvreté”, des “libertés économiques” et de “la gouvernance”, mais également dans celui de l'EFC. L'objectif est d'”éclairer utilement les choix des instances gouvernementales qui ont la responsabilité de les concevoir, de les élaborer et de les mettre en œuvre”. H. Ameyar