La Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra a annoncé, hier, la dissolution du Parlement, alors que des milliers de manifestants avaient envahi les rues de Bangkok pour demander sa démission. Elle a assuré que des élections législatives auraient lieu aussitôt que possible. "Sur la base de consultations avec diverses parties, j'ai soumis une dissolution du Parlement" à l'approbation du roi, a affirmé Yingluck Shinawatra lors d'une adresse télévisée, au lendemain de la démission en masse des députés du Parti démocrate d'opposition. "Je vais consulter la Commission électorale afin de fixer la date des élections au plus vite", a-t-elle souligné. "A ce stade, alors que de nombreuses personnes appartenant à de nombreuses organisations s'opposent au gouvernement, la meilleure solution est de rendre le pouvoir au peuple thaïlandais et d'organiser des élections. C'est au peuple thaïlandais de décider", a dit la cheffe du gouvernement. Les députés de l'opposition avaient annoncé dimanche leur démission du Parlement, aggravant encore la crise politique qui secoue le pays depuis des semaines.
Les manifestants disent poursuivre leur combat Le meneur des manifestants qui veulent la chute du gouvernement thaïlandais a appelé, hier, ses partisans à poursuivre leur combat malgré l'annonce par la Première ministre Yingluck Shinawatra de la dissolution du Parlement. Le combat va se poursuivre. Notre but est de faire tomber le régime Thaksin, a déclaré le meneur des manifestants, Suthep Thaugsuban, dans une allusion à Thaksin Shinawatra, frère de la Première ministre, accusé par l'opposition de diriger le gouvernement malgré son exil. Mes partisans veulent plus que la dissolution, a-t-il ajouté, en position de force alors que des milliers de manifestants ont envahi une nouvelle fois les rues de Bangkok pour réclamer la chute du gouvernement. Les manifestants ont pour mot d'ordre la fin du système Thaksin, en référence à l'ancien Premier ministre renversé par un coup d'Etat en 2006, qui reste au coeur de la politique du royaume. Le mouvement commencé il y un mois a pris de l'ampleur depuis fin novembre avec l'occupation de plusieurs ministères et administrations. Il a encore franchi un cap il y a une semaine avec des tentatives de prendre le siège du gouvernement, qui avaient tourné aux affrontements entre police et manifestants.