L'état d'urgence a été décrété à Bangkok et dans cinq provinces environnantes après l'intrusion de milliers de manifestants de l'opposition dans la cour du Parlement. Le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva a décrété l'état d'urgence à Bangkok et cinq provinces environnantes. Cette décision, annoncée à la télévision, a été prise après que les chemises rouges, favorables à l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, avaient fait intrusion hier dans la cour du Parlement. C'est une réponse musclée à l'opposition qui exige sa démission. Le Premier ministre thaïlandais a considéré que «l'état d'urgence est un moyen légal pour le gouvernement de résoudre la situation». Mais c'est aussi pour Abhisit Vejjajiva un moyen de «poursuivre les leaders des manifestants et prévenir le sabotage de façon efficace». L'état d'urgence, que les autorités thaïlandaises décrètent pour la quatrième fois depuis 2008, interdit tout rassemblement de plus de cinq personnes et permet aux forces de l'ordre de procéder à des arrestations sans mandat de la justice. Les autorités ont par ailleurs annoncé qu'ils allaient disperser les dizaines de milliers de manifestants. Ces derniers se sont installés depuis samedi dans un quartier touristique de Bangkok. Mardi soir, la police du royaume a indiqué que leur nombre avoisinait les 55 000. Les chemises rouges n'ont cessé de multiplier les provocations depuis qu'ils ont entamé leur mouvement à la mi-mars. Hier, environ 5000 d'entre eux ont fait irruption dans la cour du Parlement après avoir brisé une grille d'entrée avec un camion-bélier. L'armée a dû intervenir pour évacuer plusieurs personnalités dont le vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban, le ministre auprès du Premier ministre Satit Wonghnongtaey et le porte-parole du gouvernement Panitan Wattanayagorn. Sous la pression des chemises rouges, le Premier ministre thaïlandais a accepté de négocier des élections anticipées. L'opposition réclame notamment le retour à l'ordre constitutionnel en vigueur avant le putsch de 2006 contre Thaksin Shinawatra, l'ex-Premier ministre thaïlandais que la justice a condamné pour malversations financières. Nommé Premier ministre par le roi Rama IX le 9 février 2001 pour cinq ans, Thaksin est reconduit pour un second mandat après les élections du 6 février 2005. Il est poussé à la démission par les chemises jaunes le