Les députés grecs ont adopté le projet de budget 2014 marqué par une baisse de 3,1 milliards des dépenses, sur fond de crispation des discussions avec les créanciers du pays, a annoncé la présidence du Parlement. Réduite à une étroite majorité parlementaire de 154 sièges sur 300, la coalition conservateurs-socialistes dirigée par le Premier ministre Antonis Samaras a obtenu 153 votes favorables à la loi de finances qui mise sur un retour de la croissance en 2014. L'Union européenne a jeté une ombre sur ce dénouement positif en annonçant dans la soirée que la troïka des créanciers du pays différait sa mission à Athènes au mois de janvier, entraînant le gel du versement d'un prêt d'un milliard d'euros en discussion depuis septembre, faute d'avoir obtenu la mise en oeuvre de réformes demandées. Le Premier ministre s'est employé devant le Parlement à réfuter cette vision pessimiste assurant que la Grèce avait réalisé nombre de réformes que beaucoup pensaient impossible. Les changements sont énormes, a-t-il insisté citant le rétablissement de la compétitivité, la réduction drastique du déficit budgétaire, la baisse des taux d'emprunt à dix ans du pays. Il n'a pas caché que les discussions avec les bailleurs de fonds du pays, UE-BCE-FMI, étaient difficiles, évoquant même le moment le plus difficile, tout en se disant confiant dans l'aboutissement des négociations. Les différends avec la troïka portent sur plusieurs points: le sort d'un moratoire sur les saisies immobilières en vigueur depuis plusieurs années, l'avenir de trois entreprises publiques déficitaires, le montant du trou budgétaire pour 2014 et les mesures pour y faire face. Le budget de la Grèce pour 2014 n'a donc pas reçu l'aval de la troïka et pourrait être amendé dans les prochains mois avec de nouvelles mesures d'austérité auxquelles le gouvernement grec serine pourtant être vigoureusement opposé. La loi de finances prévoit pour 2014 un PIB en légère progression de +0,6%, après six années consécutives de récession dont une contraction de -4% prévue pour cette année. La Grèce devrait également se retrouver dans une situation inédite depuis longtemps: être en capacité de subvenir à ses dépenses ordinaires grâce à la réalisation d'un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) d'environ 3 milliards d'euros en 2014 après un premier excédent de 812 millions cette année.
La troïka diffère à janvier sa mission à Athènes La troïka des créanciers internationaux de la Grèce a différé sa mission à Athènes au mois de janvier et gelé le versement d'un prêt d'un milliard d'euros faute d'avoir obtenu la mise en œuvre de réformes demandées, a annoncé la Commission européenne. Les discussions techniques vont se poursuivre à Athènes la semaine prochaine et nous espérons que les négociateurs pourront se rendre à Athènes en janvier, si les autorités ont réalisé des progrès dans la mise en œuvre des réformes, a expliqué dans un communiqué Simon O'Connor, porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn. Athènes et ses créanciers (UE, FMI et Banque centrale européenne) mènent depuis septembre des discussions difficiles sur certaines réformes litigieuses dont dépend le versement d'une tranche de prêt d'un milliard d'euros. Le sujet sera discuté lundi à Bruxelles lors d'une réunion des ministres de l'Economie des dix-sept pays de la zone euro. Le Premier ministre grec Antonis Samaras espérait parvenir à un accord avant la fin de l'année et avant que le pays ne prenne pour six mois la présidence de l'Union européenne le 1er janvier prochain. Il s'est rendu à Bruxelles mercredi pour des entretiens à la Commission européenne. Le président de l'exécutif européen José Manuel Barroso l'a exhorté à poursuivre ses efforts en matière de réformes et à pleinement mettre en œuvre le programme convenu avec ses créanciers. Il faut faire plus sur le plan budgétaire ainsi qu'en ce qui concerne les réformes de la fiscalité et de l'administration publique, les privatisations, a expliqué M. Barroso. Parmi les points qui pourraient provoquer un tollé parlementaire en Grèce figure le sort d'un moratoire sur les saisies immobilières en vigueur depuis plusieurs années. Outre le désaccord sur le montant du trou budgétaire pour 2014 et les mesures pour y faire face, la Grèce et ses créanciers doivent s'entendre sur l'avenir de trois entreprises publiques déficitaires et la poursuite du programme de privatisations, qui a pris du retard.