L'armée sud-soudanaise est prête à avancer sur la ville stratégique de Bor pour la reprendre aux rebelles de l'ex-vice-président Riek Machar, a annoncé hier le président Salva Kiir. Les forces SPLA (l'armée) et les forces loyales (au gouvernement) sont maintenant prêtes à avancer sur Bor, à quelque 200 km au nord de la capitale Juba, a déclaré le président devant les députés sud-soudanais, précisant que l'offensive avait été retardée pour permettre aux Américains d'évacuer leurs ressortissants de la zone. Un peu plus tôt lundi, le porte-parole de l'armée sud-soudanaise, Philip Aguer, avait déjà affirmé que les troupes sud-soudanaises s'apprêtaient à une offensive contre les rebelles à Bor. Les forces de Machar contrôlent toujours la ville, mais nous nous préparons à la reprendre, avait-il dit. Le Soudan du Sud est en proie à d'intenses combats depuis que le président, Salva Kiir, a accusé son ancien vice-président, limogé en juillet, de tentative de coup d'Etat il y a une semaine. Riek Machar dément fermement, accusant Salva Kiir de vouloir éliminer ses rivaux. En plus de Bor, ses forces ont pris le contrôle de Bentiu, capitale de l'Etat stratégique d'Unité, qui concentre la production pétrolière nationale. Devant le Parlement de son pays, Salva Kiir s'est par ailleurs de nouveau dit prêt à discuter avec Riek Machar, mais sans condition préalable. L'ex-vice-président a fait savoir qu'il n'était prêt qu'à négocier un départ du président. Mais il a malgré tout de nouveau accusé son rival de mobiliser des miliciens de l'ethnie Nuer, surnommés l'Armée blanche, connus pour leurs raids brutaux contre les communautés rivales lors de la longue guerre civile Nord-Sud (1983-2005), qui a ravagé le Soudan avant la sécession du Sud en 2011.
Les Etats-Unis agiront si nécessaire Les Etats-Unis prendront de nouvelles mesures si nécessaire, après l'attaque contre leurs soldats au Soudan du Sud, a déclaré le président Barack Obama. Je suis la situation au Soudan du Sud pour assurer la sécurité des citoyens, du personnel et des biens américains, dont notre ambassade, a indiqué M. Obama dans une lettre au Congrès, ajoutant qu'il comptait sur le soutien de ce dernier en la matière. Le plus jeune pays du monde est déchiré par un conflit interne et quatre soldats américains avaient été blessés samedi par des tirs d'origine non-identifiée visant leurs appareils près de l'aéroport de Bor. Ils faisaient partie d'un groupe d'environ 46 militaires qui arrivaient à bord d'appareils hybrides CV-22 Osprey (croisement entre un avion de transport et un hélicoptère) pour participer à l'évacuation d'Américains du Soudan du Sud, alors que le pays risque de glisser vers la guerre civile, a précisé le président. La mission de samedi a été annulée pour raison de sécurité et les appareils sont repartis vers l'Ouganda. Avant-hier, le département d'Etat a annoncé que des Américains et d'autres étrangers avaient été évacués de Bor vers la capitale Juba à bord d'hélicoptères de l'ONU et d'hélicoptères civils américains. Environ 380 fonctionnaires et simples ressortissants américains et quelque 300 ressortissants d'autres pays avaient été évacués vers Nairobi et d'autres pays en dehors du Soudan du Sud, a ajouté le département d'Etat, qui recommande aux Américains de quitter le pays immédiatement et à ceux qui restent de garder le contact avec l'ambassade.