Les cours du pétrole new-yorkais ont terminé en légère hausse avant-hier à l'issue d'une séance écourtée et calme, dans un marché surveillant l'évolution de la situation au Soudan du Sud. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février s'est apprécié de 31 cents pour s'établir à 99,22 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a terminé à 111,90 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 34 cents par rapport à la clôture de la veille. De nombreux investisseurs avaient déjà déserté les salles de marché à la veille de Noël, conduisant à une journée sans grand volume d'échanges. Le prix du brut américain a quand même été soutenu par des indicateurs positifs sur la croissance des Etats-Unis, de bon augure pour la consommation énergétique du pays. Les commandes de biens durables ont d'une part progressé plus fortement que prévu en novembre (+3,5%). Et si les ventes de maisons neuves ont légèrement reculé en novembre (-2,1%), cette baisse intervient après un mois de très forte hausse (17,6% en octobre) et est moins marquée que ce que prévoyaient les analystes. Les investisseurs ont par ailleurs surveillé le Soudan du Sud, où des combats entre partisans du chef de l'Etat Salva Kiir et ceux de son ancien vice-président Riek Machar ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés selon l'Onu. Le pays exporte habituellement quelque 220 000 barils de brut par jour, principalement à destination du Japon, de la Malaisie et de la Chine, soulignait Robert Yawger. Pour l'instant les exportations de pétrole n'ont, paraît-il, pas été affectées mais cela pourrait changer d'un jour à l'autre, ajoutait-il. Autre facteur jouant en faveur d'une progression des cours du WTI: le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie, qui sera diffusé exceptionnellement vendredi, devrait faire état d'une baisse des stocks de brut pour la quatrième semaine consécutive. Selon la moyenne des prévisions d'analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswire, ces réserves vont reculer de 2,2 millions de barils. Les stocks de produits distillés sont pour leur part attendus en baisse de 300 000 barils et ceux d'essence en hausse de 1 million. Par ailleurs, les grèves encore en cours dans trois (des cinq raffineries du groupe Total en France) se traduisent par un soutien aux prix des produits raffinés en Europe au fur et à mesure que les pertes de production s'accumulent, soulignait Tim Evans de Citi.