Les stocks de pétrole brut ont augmenté bien plus que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, marquée par une baisse des cadences des raffineries, tandis que ceux de produits raffinés ont chuté, a indiqué mercredi le département américain de l'Energie (DoE). Les stocks de brut ont progressé de 3,1 millions de barils à 360,9 millions de barils lors de la semaine achevée le 1er octobre. Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires s'attendaient à une hausse limitée à 300'000 barils. Ces réserves sont désormais supérieures de 7,0% à leur niveau de l'an dernier, a précisé le DoE, et restent au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne en cette période de l'année. Elles se rapprochent de leur sommet de l'été (365 millions de barils), quand elles étaient à leur plus haut niveau depuis 20 ans. Les stocks d'essence ont à l'inverse diminué de 2,6 millions de barils, à 219,9 millions de barils. Les analystes tablaient sur un recul de seulement 300'000 barils. Ils sont supérieurs de 2,6% à ceux de l'an dernier, toujours au-dessus de la limite haute de la fourchette moyenne. Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont eux baissé de 1,1 million de barils, à 172,5 millions de barils, quand les analystes anticipaient une diminution de 700'000 barils. Ils se situent à un niveau un peu plus élevé qu'il y a un an (+0,4%), au dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne. Ce mouvement des réserves (augmentation du brut et chute des produits raffinés) semble logique ors que les raffineries américaines ont encore nettement ralenti leur cadence, fonctionnant à 83,1% de leurs capacités contre 85,8% la semaine précédente. Côté demande, sur les quatre dernières semaines, les Américains ont consommé en moyenne 19,2 millions de barils par jour (mbj) de produits pétroliers, soit une hausse de 2,2% par rapport à la même période l'an passé. La consommation d'essence ressort en hausse de 0,1% sur un an, et celle de produits distillés de 11,5%. Vers 14H45 GMT, le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre était stable (-2 cents) à 82,80 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Il avait ouvert en baisse de 14 cents. Le marché reprenait son souffle après la publication mardi soir des estimations hebdomadaires de la fédération API, qui représente les industriels américains du secteur. Selon cette dernière, les stocks de brut aux Etats-Unis ont bondi la semaine dernière de 4,4 millions de barils, principalement en raison d'une baisse de régime des raffineries. "L'envolée des cours (depuis la semaine dernière, ndlr) connaît un coup d'arrêt, avant tout en raison des chiffres de l'API et de ce rebond inattendu des stocks de brut, même si un recul important de 4,1 millions de barils des stocks d'essence tempère un peu une impression d'ensemble négative", soulignaient les experts de Commerzbank. Par ailleurs, les cours du brut bénéficiaient toujours de l'affaiblissement continu de la monnaie américaine, qui rendait plus attractifs les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.