La production pétrolière du Soudan du Sud a reculé d'au moins 15% en deux semaines de combats, a-t-on indiqué, avant-hier de source industrielle. Le Soudan du sud, dont l'économie dépend entièrement du pétrole, est plongé dans le chaos depuis le 15 décembre quand le président Salva Kiir a accusé son ancien vice-président Riek Machar de fomenter un coup d'Etat, entraînant des affrontements meurtriers qui ont fait des milliers de morts. Parmi les quatre régions touchées par les combats, deux sont des zones pétrolières importantes. Dans l'état de Unity, où certaines installations pétrolières ont été directement affectées par les combats, la production des champs a été complètement arrêtée, a indiqué le groupe indien ONGC Videsh Limited sur son site en ligne. L'indien est partenaire dans deux consortiums chargés du pompage du brut dans cet état: le consortium Greater Pioneer Operating Company (GPOC) qui extrait en temps normal 37 000 barils par jour (b/j) de trois blocs, et le consortium SUDD Petroleum Operating Company (SPOC), qui pompe 4,600 b/j d'un 5ème bloc. Ainsi, la baisse de production atteint 41 000 b/j sur une moyenne de production d'environ 200 000 b/j. Il s'agit donc d'une baisse de 14 à 20% de la production comparé au niveau d'avant. Les opérations de pompage reprendront dès que la situation reviendra à la normale, a souligné le groupe indien précisant qu'il avait évacué la majeure partie de son personnel. Dans le Nil Supérieur, deuxième état pétrolier touché par les combats, la production n'a pas été affectée, selon le ministère sud-soudanais du Pétrole. La production et les opérations d'exploitation de pétrole se déroulent normalement dans cette zone, avec un niveau de production de 200 000 b/j, et le personnel de retour au travail, indique un communiqué du ministère. Les combats dans le Nil Supérieur se sont concentrés autour de Malakal, capitale de l'état alors que les champs de pétrole se trouvent plus au nord et à l'est. L'exploitation des blocs de pétrole dans cette zone est gérée par le consortium DAR Petroleum consortium, formé du chinois China National Petroleum Corporation (CNPC), du malaisien Petronas et de trois autres partenaires.