La consule indienne dont l'arrestation à New York avait suscité le mois dernier une mini-crise diplomatique a été formellement inculpée par la justice américaine de fraude au visa et fausse déclaration. Elle a dans la foulée quittée les Etats-Unis, selon le ministère indien des Affaires étrangères. "Plus tôt aujourd'hui, un grand jury a inculpé Devyani Khobragade de deux chefs d'accusation, fraude au visa et fausses déclarations", a déclaré le procureur de Manhattan Preet Bharara dans un courrier. "Il n'y aura cependant pas besoin d'organiser à ce stade une comparution sur cette inculpation. Nous sommes au courant que l'accusée s'est très récemment vu octroyer un statut d'immunité diplomatique et qu'elle a quitté les Etats-Unis aujourd'hui", a ajouté le procureur. "Devyani Khobragade a obtenu des Etats-Unis un visa G1 lui octroyant une immunité diplomatique totale. L'Inde la rapatrie. Elle est maintenant dans l'avion", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères indien Syed Akbaruddin dans un tweet. Le visa G1 est octroyé aux diplomates étrangers travaillant dans les organisations internationales aux Etats-Unis.
Faux documents Devyani Khobragade, consule générale adjointe à New York, avait été arrêtée le 12 décembre et détenue pendant 48 heures. La justice américaine l'accuse d'avoir sous-payé une employée de maison, elle aussi indienne, Sangeeta Richards, et d'avoir menti et produit de faux documents pour que celle-ci obtienne un visa de travail. Pendant sa brève détention, la diplomate avait subi des fouilles au corps qui avaient suscité l'indignation de New Delhi, laquelle avait pris des mesures de rétorsion contre les Etats-Unis, notamment contre ses diplomates et l'ambassade en Inde.
"Sous-payée et exploitée" L'acte d'accusation rendu public jeudi accuse Mme Khobragade, qui avait gardé le passeport de Sangeeta Richards, de l'avoir "illégalement sous-payée et exploitée". Une fois arrivée aux Etats-Unis, l'employée avait dû travailler souvent plus de 100 heures par semaine, sans journée de repos, soit pour un peu plus d'un dollar de l'heure, en étant pas. Elle s'était enfuie en juin 2013. Sa famille en Inde avait alors subi de multiples pressions pour qu'elle retourne en Inde et ne raconte pas ce qu'elle avait vécu.