Obésité, malnutrition, malbouffe….Sont autant de sujets qui hantent les esprits des Algériens, et qui nécessitent de réelles études. Le tout premier médicament qu'un individu prend pour se protéger contre les maladies se trouve dans son assiette. Cette idée a été défendue, avant-hier, par les experts, qui ont appelé à la mise en place d'un programme national d'hygiène alimentaire à travers un contrôle rigoureux des produits alimentaires. "Il est nécessaire d'instaurer un programme national d'hygiène alimentaire, impliquant l'ensemble des secteurs et qui aura pour feuille de route un contrôle rigoureux des produits alimentaires industriels et la subvention des aliments bons pour la santé, comme les fruits et les légumes", a indiqué le Dr Djamel Eddine Oulmane, spécialiste en communication de la santé publique, lors d'une conférence-débat organisée au forum du quotidien DK News. Le Dr Oulmane a précisé que ce programme national vise à "sensibiliser les citoyens sur l'intérêt d'une consommation de produits naturels, non industrialisés et donc moins néfastes pour la santé". Il a, dans ce sens, appelé les établissements scolaires à "préparer des menus culinaires composés principalement d'aliments sains, comme les céréales, les protéines, les produits laitiers, les fruits et légumes". A ce sujet, l'intervenant a déconseillé l'introduction dans les repas des élèves de boissons industrielles riches en sucre, ainsi que les aliments riches en graisses et en sel. Une bonne hygiène alimentaire s'acquiert dès le jeune âge, a souligné le Dr Oulmane, précisant que les parents et les éducateurs ont un "rôle important" pour inculquer à leurs enfants les bonnes habitudes alimentaires. L'intervenant a rappelé, dans ce contexte, que la plupart des maladies chroniques comme l'obésité, le diabète, l'hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires "sont causées et aggravées par la consommation importante de sucre, de gras et de sel". Il a, ainsi, conseillé de réduire la consommation en produits industriels riches en glucides et en graisses et de les remplacer par des crudités, des fibres et des protides. De son côté, Mme Saliha Hamdi, inspectrice principale au ministère du Commerce, a indiqué que les industriels seront, à partir de l'année en cours, dans l'obligation de mettre un étiquetage du contenu des produits alimentaires sur les emballages pour orienter les consommateurs sur leurs compositions. Mme Hamdi a également suggéré aux consommateurs d'"opter pour les produits nationaux dont la traçabilité est plus facile à retrouver". A ce propos, elle a mis en garde contre l'achat de barres chocolatées, de biscuits et autres dérivés chez les marchands ambulants "dont les marchandises ne sont pas passées par le contrôle sanitaire". Elle a aussi recommandé la consommation de "plats préparés à domicile, plutôt que les produits industriels qui sont riches en conservateurs et autres colorants et, donc, néfastes pour la santé".
