L'Espagne a accueilli 60,4 millions de touristes étrangers en 2013, un record historique, a estimé l'association patronale du secteur, Exceltur, alors que les Espagnols voyagent eux de moins en moins dans un contexte de crise. Les chiffres officiels de visiteurs étrangers seront publiés par le gouvernement mais tout indique déjà qu'ils sont exceptionnellement élevés, les arrivées de touristes ayant battu des records presque chaque mois depuis janvier 2013. Avec un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 0,6% en 2013 (après un recul de 2,5% en 2012), le secteur touristique "continue d'être le principal moteur de la reprise de l'économie espagnole", a affirmé lors d'une conférence de presse le vice-président d'Exceltur, José Luis Zoreda. La bonne performance de ce secteur, qui apporte 10,9% du PIB du pays, "a été exclusivement due à l'impulsion de la demande étrangère", a-t-il souligné, "favorisée par l'instabilité en Egypte depuis la mi-juin". Ce pays "a perdu environ 2,5 millions de touristes depuis juin et, curieusement, l'Espagne a augmenté de 3 millions ses arrivées de touristes", a-t-il noté. Parmi les premiers visiteurs: les Britanniques, les Allemands et les Français, même si Exceltur souligne le bond des arrivées de touristes russes. Ces chiffres devraient permettre à l'Espagne de retrouver sa troisième place mondiale parmi les destinations touristiques, alors qu'elle avait fini en 2012 légèrement derrière la Chine, avec 57,7 millions de visiteurs selon l'Organisation mondiale du tourisme. En revanche, les touristes espagnols sont toujours moins nombreux, dans un contexte de crise et de chômage record (près de 26%): "la demande des Espagnols est descendue en 2013 à des niveaux inférieurs à ceux de 2004 même si, au dernier trimestre de l'année, elle a montré des signes de reprise", selon Exceltur. Très prisées des étrangers, les destinations de plages, comme les îles Canaries et Baléares, l'Andalousie et la Catalogne, ont donc connu une belle année 2013 mais, "à l'inverse, tout le tourisme intérieur a baissé, sauf la Rioja", région viticole du nord du pays, tandis que, "dans les villes, les résultats ont été mauvais, à l'exception de Barcelone". "En 2014, nous estimons à nouveau que le secteur touristique sera la locomotive de la croissance de l'économie espagnole", qui sort de deux ans de récession, a assuré José Luis Zoreda, pronostiquant une hausse du PIB touristique de 1,8%, bien supérieure à la prévision du gouvernement pour l'ensemble de l'économie (+0,7%).