Le bilan de nouveaux affrontements qui se sont déroulés, avant-hier, à Ghardaia, entre les Mozabites et les Arabes est d'un mort et dix blessés. C'est du moins ce qu'a affirmé le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Tayeb Belaiz. "Un jeune de 39 ans est mort dans des échauffourées et des actes de violence enregistrés dimanche", a déclaré Belaiz devant la presse en marge d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales. Le ministre a, également, indiqué que 10 blessés ont été enregistrés dont 3 parmi les policiers engagés pour le maintien de l'ordre public. Belaiz qui s'est recueilli à la mémoire de la victime et présenté ses condoléances à sa famille, a encore fait savoir que "10 personnes, dont 3 policiers", ont été blessées soulignant que "les échauffourées ont cessé rapidement grâce à l'intervention des services de sécurité". Un retour à la normale est constaté "depuis dimanche soir à l'exception de quelques commerces et écoles qui sont restés fermés leurs propriétaires déclarant craindre pour leurs biens et leurs enfants", a ajouté M. Belaiz. "Je pense que les commerces reprendront leur activité et que les écoles rouvriront leurs portes maintenant que la sécurité est renforcée par les services de la gendarmerie et de la sécurité nationales", a soutenu le ministre.
Aucune preuve sur l'implication de mains étrangères dans les incidents de Ghardaïa Par ailleurs, le ministre a affirmé qu'il n' y avait aucune preuve "tangible" pouvant confirmer l'implication de mains étrangères dans les incidents de Ghardaïa soulignant que l'initiative du gouvernement et ses démarches dans la région n'avaient pas échoué. À cet effet, M. Belaiz a déclaré "il n'existe aucune preuve tangible pouvant confirmer (...) l'implication de mains étrangères dans cette région, mais il y a des mains non étrangères à l'intérieur du pays qui, peut-être, cherchent à pousser vers le pourrissement de la situation". La situation à Ghardaïa est "maîtrisée" sur le plan sécuritaire, a affirmé le ministre avant de mettre en exergue les démarches du gouvernement pour mettre fin aux tensions qu'a connues dernièrement cette wilaya et souligner que "toute démarche de bienfaisance dans cette région est la bienvenue". Il a rappelé dans ce sens les rencontres de réconciliation initiées par le gouvernement et celles ayant regroupé les représentants de la population de Ghardaïa et abouti à la conclusion d'une charte. "Ce n'est donc pas une preuve d'échec de l'initiative et des démarches du gouvernement", a affirmé M. Belaiz ajoutant que "nous œuvrons ensemble afin de permettre le retour à la normale". Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a exhorté dans ce contexte "toutes les bonnes volontés à appeler les jeunes à faire preuve de pondération, de retenue et de sagesse afin d'éviter ce genre d'incidents" qui, a-t-il dit, affectent non seulement la population de Ghardaïa mais également tout un chacun au regard de "la cohabitation qui a toujours régné entre tous les habitants de cette wilaya et du respect qu'ils se vouent". Ainsi, le gouvernement abandonne la thèse de " la main de l'étranger " désignée jusqu'ici, comme étant l'instigatrice des affrontements opposant les ibadites berbérophones aux malikites arabophones à Ghardaïa. La question qui mérite d'être posée, donc, est qui veut brûler la capitale économique du désert ? Une question qui revient, à chaque fois, dans les esprits des Ghardaouis mais à laquelle on ne trouve toujours pas de réponse.