Une grève générale a eu lieu, avant-hier, dans la commune de Béni Zmenzer (11 km au sud de Tizi-Ouzou) pour exiger la libération sans conditions de Mebarek Amirouche, enlevé vendredi dernier. Le débrayage qui a paralysé la ville a été organisé par la cellule de crise de la localité. L'ensemble des commerçants de cette localité ont baissé rideau et le siège de la mairie a également été fermé, en signe de solidarité avec la famille de la victime, un commerçant de 38 ans, originaire du village Oumaden. Ce dernier a été enlevé par des individus qui ont exigé de sa famille une rançon de 3 millions de dinars contre sa libération. Parallèlement à cette grève, un rassemblement a été observé au niveau d'Alma centre, chef-lieu de la commune de Béni Zmenzer, durant lequel des membres de la cellule de crise ont pris la parole pour " condamner fermement ", le phénomène des enlèvements dans la région et solliciter l'intervention des autorités compétentes pour redoubler d'efforts afin d'y mettre fin. Une caravane de véhicules a, par ailleurs, sillonné, dans l'après-midi, les communes voisines afin d'exiger, des ravisseurs, la libération sans conditions de Mebarek Amirouche. Le wali de Tizi-Ouzou, Abdelkader Bouazghi, qui a eu à s'exprimer, par le passé, sur le phénomène des enlèvements dans la wilaya, avait soutenu que " l'appât du gain a poussé des terroristes ainsi que des individus, organisés en associations de malfaiteurs, à recourir à ce moyen pour amasser de l'argent ", soulignant que " la wilaya de Tizi-Ouzou n'est pas livrée à l'insécurité ". Pour l'instant, il est certes prématuré de se prononcer concernant les auteurs de ce quatre-vingtième enlèvement ayant eu lieu dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis 2005, mais la piste du banditisme est très plausible même si celle du terrorisme n'est pas du tout à écarter et ce, en dépit de la grande amélioration de la situation sécuritaire en Kabylie ces derniers temps.