La vision que nourrissent les milieux économiques français à l'égard du marché algérien est indéfiniment frappée du sceau de la controverse. En effet, vraisemblablement l'hésitation des opérateurs économiques de l'Hexagone quant à leur venue en Algérie et leur installation sur le territoire national n'arrive aucunement à s'estomper. Selon des informations rapportées, hier, par le quotidien algérien on-line "Tout sur l'Algérie", les chefs d'entreprise français manifestent des signes d'impatience à l'égard de l'Algérie. Les mêmes informations relèvent, ainsi, que les groupes hexagonaux restent à la traîne en termes de contrats sur le marché algérien, et ce, malgré l'évolution positive des relations politiques ces dernières années entre Alger et Paris, avant de laisser entendre que le président français, Nicolas Sarkozy, pourrait ne pas être accompagné par la traditionnelle délégation d'hommes d'affaires lors de sa prochaine visite officielle à Alger, prévue en décembre prochain. Depuis la fameuse visite effectuée en 2000 à Alger par une centaine d'hommes d'affaires français affiliés à l'imposante organisation patronale, le Medef, toutes les projections bilatérales, entre Alger et Paris, concernant la promotion de l'investissement français en Algérie n'ont enregistré aucune évolution sur le terrain de la concrétisation. Depuis, des années sont bien passées et les ambitions des investisseurs français n'arrivent pas à dépasser le stade des intentions. Appelés à s'expliquer sur leur hésitation, selon le même média, de nombreux hommes d'affaires de l'Hexagone font un constat peu compréhensible, pour ne pas dire, tentent de trouver des " faux fuyants " en déclarant sur fond de reproche que " les contrats les plus importants, notamment dans le secteur de l'énergie, vont aux Américains et aux Britanniques, voire parfois aux Espagnols ". Un consultant proche des groupes d'affaires français, tout en gardant l'anonymat, renchérit, lui aussi, que " le gouvernement algérien, pour des raisons que nous ignorons, a beaucoup aidé les Espagnols à s'implanter en Algérie au détriment des groupes français. Pourtant, ces derniers sont toujours très volontaires, comme le montre la proposition d'un partenariat entre GDF et Sonatrach ". Cependant, rien n'a filtré concernant les éléments sur lesquels sont basés de tels reproches. En tout cas, il est désormais clair que les investisseurs français, en développant ce discours, veulent des marchés de gré à gré dans les secteurs stratégiques comme les hydrocarbures. Chose qui est en nette contradiction avec la politique poursuivie par l'Algérie en matière d'octroi des marchés publics qui s'est toujours basée sur la procédure des appels d'offres internationaux. Ainsi, si des entreprises de diverses nationalités sont parvenues à décrocher d'importants marchés dans divers domaines d'activité, c'est parce qu'elles ont présenté de meilleures offres, tant techniques que financières. Aujourd'hui, le constat est irréversible : des investisseurs comme Orascom, à titre d'exemple, a dû miser près de 5 milliards de dollars pour devenir leader de la téléphonie mobile en Algérie et premier investisseur privé dans la production de matériaux de construction. D'autres groupes internationaux se sont également lancés dans la course des investissements en Algérie. Pis encore, les milieux hexagonaux lancent un appel, peu déguisé, pour être favorisés dans l'attribution des marchés en restant accrochés aux trois appels d'offres qui concernent la privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA), les construction des deux centrales électriques de Sonelgaz et le projet de protection des frontières. Finalement, c'est du gré à gré, purement et simplement, que recherchent les Français.