Alger abrite, en ce début du mois de février, une rencontre internationale d'experts antiterroristes d'Europe, d'Afrique, d'Australie, d'Amériques du Nord et du Sud, avec pour ordre du jour principal l'une des dimensions de la lutte antiterroriste et notamment la lutte contre les enlèvements et les kidnappings aux fins de paiement de rançons. C'est dans cette optique que l'atelier régional portant "réactivation du Mémorandum d'Alger s'agissant des bonnes pratiques préventives des kidnappings et payements de rançons" s'est ouvert hier à Alger, en présence de représentants et experts de plusieurs pays. Placée sous l'égide de l'Union africaine (UA) et du Conseil de sécurité des Nations unies, cette rencontre d'une journée, est co-organisée par le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) d'Alger, qui abrite les travaux de cet atelier, et le Forum mondial de lutte contre le terrorisme. Plusieurs pays concernés par la problématique de la lutte contre le terrorisme y prennent part, dont notamment les Etats-Unis d'Amérique, le Canada, la Chine, de nombreux Etats africains et arabes. Certains pays y sont représentés à travers des experts internationaux en matière de lutte contre le terrorisme. "L'UA et le CAERT travaillent de manière concertée pour s'assurer que les initiatives du Forum Mondial de la lutte contre le terrorisme soient mises en œuvre s'agissant des kidnappings qui sont devenus le modèle de financement le plus fructueux des groupes terroristes, notamment en Afrique et plus précisément dans la région du Sahel", a déclaré, à l'ouverture des travaux de l'atelier, l'ambassadeur Francisco José Madeira, directeur du CAERT et représentant spécial du président de la Commission de l'UA pour la coopération antiterroriste. L'intérêt de cette rencontre, a-t-il souligné, est de "promouvoir" la coopération entre les différentes Agences internationales et les Etats en vue de combattre cette forme "lucrative" de financement du terrorisme et ce, en mettant en œuvre les différents mécanismes adoptés jusque-là dans ce sens. En plus des méthodes qui seront définies pour lutter contre ces fléaux, les travaux devraient impulser une plus grande coopération Nord-Sud en la matière et une plus grande entraide entre les institutions des Etats qui prendront part à la rencontre. Pour rappel, le Mémorandum d'Alger a été élaboré par le groupe de travail "Sahel" du Forum mondial contre le terrorisme et que président conjointement l'Algérie et le Canada, à l'issue d'une réunion d'experts tenue à Alger en avril 2012. Il comporte 15 mesures non contraignantes pour prévenir les prises d'otages et priver les terroristes des retombées et avantages financiers visées par ces actions terroristes. Des mesures qui ont commencé à donner des résultats eu égard à la vigilance des citoyens notamment, expatriés et des voyageurs des zones à risque, à qui il est imposé des mesures de sécurité. Il s'agit également d'améliorer l'efficacité de la coopération intra-africaine et avec les organismes internationaux spécialisés dans la lutte antiterroriste et contre le blanchiment d'argent, le trafic de drogue et le partage de renseignements, de mener des opérations d'infiltration, d'exécution de mandats de perquisition pour mieux identifier les "gestionnaires" des sommes considérables découlant du versement de rançons. Des mesures qui impliquent en parallèle la conduite d'action de proximité pour la libération des otages en préservant leur sécurité, sans exclure le recours à la force si nécessaire, en étroite coopération avec l'Etat de la nationalité des otages et en se conformant aux dispositions en la matière du droit international. Il s'agira aussi de renforcer les mécanismes de coordination aux niveaux national et international notamment pour ce qui est de la logistique et des moyens sophistiqués pour localiser les terroristes et les lieux de détention dans les zones d' enlèvements.