Le ministère des Finances vient de promulguer une nouvelle loi régissant le secteur des assurances, en modifiant la loi N° 95-07. Les nouvelles dispositions prévues à cet effet visent l'extension de l'activité des assurances aux banques. Avec le recours à la bancassurance, toutes les agences bancaires, tant du secteur public que privé, sont autorisées à promouvoir et vendre divers produits d'assurance des personnes. Ces nouvelles mesures sont entrées en vigueur depuis hier. Les différents types de produits que les banques et les établissements financiers sont autorisés à lancer peuvent concerner, entre autres, l'assurance des accidents, l'assistance, vie-décès, la capitalisation, assurance crédit, les risques habitations ainsi que les risques agricoles. L'ouverture de ce marché, qui est resté jusque-là la spécialité exclusive des agences d'assurance, permettra de donner un nouvel élan à cette branche d'activité. En tout cas, cette ouverture a été prévue depuis la mise en application de la réforme du secteur des finances, et la nouvelle loi autorisant la libéralisation des assurances a suscité un grand engouement auprès des banques, notamment les groupes étrangers qui viennent de se lancer sur le marché national, à l'instar de la Société Générale et BNP Paribas qui ont déjà arrêté leurs propres planning pour le lancement de divers produits d'assurance. Cette ouverture constitue également un signal envoyé aux banques candidates à la privatisation du CPA. Le président du Conseil national des assurances, (CNA), Abdelmadjid Messaoudi, s'est montré satisfait et enthousiaste sur l'avenir du marché des assurances en Algérie. "La bancassurance qui signifie la commercialisation des produits d'assurance par les banques est entrevue comme un excellent moyen pour palier l'insuffisance du réseau actuel de distribution des produits d'assurance en particulier des produits d'assurance de personne pour lesquels notre réseau actuel est quelque peu inadapté", a déclaré M. Messaoudi. Selon le président du CNA, "les banques, premiers contacts des épargnants potentiels, sont mieux préparées que nos agences actuelles pour proposer des produits de prévoyance. C'est pour cela que nous proposerons que la bancassurance soit limitée dans un premier temps aux seules assurances de personne. Nous proposerons aussi de l'assujettir à la signature d'une convention avec une compagnie d'assurance qui développe une réelle expertise sur les produits proposés et des capacités de gestion technique avérées". En tout cas, la réforme en Algérie du secteur des assurances vise à la promotion de la bancassurance pour mieux rentabiliser les réseaux d'agences, mais aussi pour la stimulation de l'activité et la sécurité financière des sociétés. En première étape, le ministère des Finances veillera à la régulation du marché avant la mise en place d'une autorité de régulation qui coordonnera entre les différents services et interviendra pour les différents arbitrages. Actuellement, le secteur des assurances en Algérie compte 16 sociétés d'assurance dont 7 privées. Le taux de couverture est d'une moyenne d'une agence pour 22 388 habitants. L'activité est concentrée à 80% sur les compagnies d'assurance publiques. Le chiffre d'affaires dans le domaine de l'assurance directe s'élève à 454 millions d'euros en 2005 dont 40% accaparés par les assurances obligatoires et 5,9% par les assurances sur les personnes. Les dépenses d'assurance par habitant en Algérie sont de 17,7 dollars en 2005 contre 37 dollars au Maroc et 38,8 dollars en Tunisie.