Les cours du soja se sont appréciés cette semaine à Chicago, malgré une série de nouvelles baissières dont l'annulation d'une commande d'oléagineux par la Chine. Le blé et le maïs ont bénéficié de bonnes ventes à l'exportation. La confirmation mercredi de l'annulation d'une commande d'oléagineux par la Chine n'a que peu fait bouger les prix, malgré son importance, cette nouvelle étant en grande partie anticipée par les courtiers "depuis quelques semaines", a noté Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale. D'autre part, les ventes à l'exportation d'oléagineux sont ressorties jeudi largement inférieures aux attentes, un mauvais signe pour la demande d'oléagineux américains. Ces nouvelles n'ont pas découragé les acheteurs qui se sont concentrés sur la demande croissante en tourteaux de soja aux Etats-Unis, à l'approche de l'expiration des contrats de livraison, alors que "l'offre est particulièrement étroite", a relevé Bill Thierney, économiste de Ag Resource. D'autre part, le ministère de l'Agriculture américain, l'USDA, a surpris les courtiers en faisant état jeudi de prévisions de long terme inférieures aux attentes sur les surfaces cultivées en soja en 2015 aux Etats-Unis. Les prix ont également reçu le soutien de craintes liées à des "températures élevées et des conditions sèches au Brésil au cours des derniers jours", a ajouté M. Strickler. "Bien que cela permettra d'accélérer les récoltes déjà terminées à 6% dans les régions du nord du pays, cela risque de mettre sous pression les cultures de soja plantées plus tard dans le Sud, ce qui a aidé les prix à s'apprécier", a-t-il expliqué. Le maïs et le blé ont, pour leur part, profité de ventes à l'exportation bien meilleures qu'attendu, un signe jugé de bon augure pour la demande en blé américain. Les cours du blé ont également été soutenus par de nouvelles craintes concernant la production de cette céréale aux Etats-Unis alors que le pays traversait une nouvelle vague de froid, au cours d'un hiver particulièrement rigoureux. "Des températures très basses dans les Grandes Plaines (du centre du pays) et dans le Midwest ont potentiellement endommagé les cultures qui n'étaient pas protégées par une couche de neige (...), ce qui a permis aux cours du blé de rebondir", a précisé Dewey Strickler, de Ag Watch Market Advisors. Le blé avait chuté fin janvier à des niveaux plus vus depuis juillet 2010. Le maïs a pour sa part aussi bénéficié d'estimations de l'USDA pour les stocks américains de fin de campagne inférieurs aux attentes, un signe de resserrement de l'offre. Cette hausse a été limitée par des hésitations du marché qui "attend d'en savoir plus sur les récoltes (de maïs) en Amérique du Sud", et notamment au Brésil qui pourraient s'avérer bien plus importantes que prévu, a souligné M. Thierney. La CONAB, l'agence agricole gouvernementale brésilienne ",a prévu une production cette saison de quelque 75 millions de tonnes, bien au-dessus des estimations de 70 millions de tonnes de l'USDA". Or, cette agence a sous-estimé la production de maïs de son pays "à six reprises au cours des sept dernières années", a-t-il continué. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars a fini vendredi à 4,4525 dollars contre 4,4425 dollars en fin de semaine dernière (+0,2%). Le boisseau de blé pour la même échéance s'est établi à 5,9825 dollars contre 5,7750 dollars vendredi dernier (+3,6%). Le boisseau de soja également pour livraison en mars a clôturé à 13,3725 dollars contre 13,3150 dollars (+0,5%).