Il semblerait que l'Algérie soit devenue la seule préoccupation, pour ne pas dire le cauchemar, du Royaume chérifien qui n'en finit pas de multiplier les provocations contre un pays occupé à se construire et rétablir la sérénité et le calme dans la sous-région africaine qu'est le Maghreb. Cerise sur le gâteau, les accusations rendues publiques lundi dernier par le voisin marocain. En effet, une dépêche de l'Agence de presse officielle marocaine (MAP) annonce que des tirs de l'ANP auraient visé un poste de surveillance marocain, à la frontière entre les deux pays, dans la région de Figuig. Une région pauvre, et dont les habitants ont, de tout temps, menacé d'émigrer vers l'Algérie, pour fuir la misère et la répression policière. La réponse algérienne n'a pas tardé à tomber. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères M. Ramtane Lamamra a affirmé, avant-hier à Alger, que l'Etat algérien était "soucieux" d'appliquer la loi algérienne concernant les frontières fermées, soulignant que "la réalité prouve qu'il existe des mouvements illicites de personnes et de main-d'œuvre africaine ainsi qu'un trafic de drogues". Lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue finlandais, Erkki Tuomiojia, le chef de la diplomatie algérienne a, en réponse à une question sur le prétendu incident sur la bande frontalière algéro-marocaine, indiqué que "l'Etat algérien est soucieux d'appliquer la loi algérienne et d'appliquer également ce qui est induit par la fermeture des frontières". Les frontières terrestres entre les deux pays "sont fermées. Officiellement, il n'existe donc pas de mouvement que ce soit de personnes ou de marchandises. Toutefois, la réalité prouve qu'il existe des mouvements illicites de personnes et de main-d'œuvre africaine qui s'infiltrent à travers les frontières terrestres fermées ainsi qu'un trafic de drogues", a-t-il dit. "Les incidents, si tant est qu'ils existent, découlant de cette situation, ne sauraient justifier des commentaires au niveau politique", car de tels incidents sont "liés à des mesures administratives et à l'application des lois par les autorités locales", a-t-il relevé. Le ministère marocain de l'Intérieur s'était empressé lundi soir de diffuser un communiqué accusant l'armée algérienne d'avoir tiré en direction du poste frontalier et évoque des impacts de balles visibles sur place. Le dit document, volontairement vague, ne précise pas les circonstances de ces tirs ni leurs cibles.
L'Algérie sollicitée par les différentes parties maliennes pour promouvoir le dialogue inter-malien Sur un autre sillage, et quant à la crise au Mali, le ministre a indiqué que l'Algérie a été sollicitée par les différentes parties maliennes pour "faciliter" le lancement d'un dialogue inter-malien. "L'Algérie a été sollicitée par l'ensemble des groupes politico-militaires et par le gouvernement du président Ibrahim Aboubacar Keita à l'effet de faciliter la réalisation d'un entendement qui permettra le lancement et le succès d'un dialogue inter-malien à Bamako", a affirmé M. Lamamra. Dans le cadre de cette démarche, le ministre a fait savoir que "l'Algérie a commencé à travailler séparément avec les différents groupes politico-militaires et le gouvernement malien, en toute transparence et en liaison étroite avec la mission de l'ONU (Minusma), l'Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et les pays de la région". "Aujourd'hui, la situation est telle que l'Algérie est amenée à poursuivre ces efforts, forte de la confiance qui lui est témoignée par les différents acteurs maliens, et forte aussi des atouts dont elle dispose", a dit le ministre. Il a souligné que "l'Algérie ne pratique pas l'exclusivisme" et qu'elle est pour "toute autre contribution acceptée par les parties et qui serait de nature à créer et encourager cette dynamique". "Quel que soit l'accord qui se réalisera, la grande responsabilité reposera sur les Maliens eux-mêmes, mais la responsabilité des voisins immédiats demeurera engagée à la fois en terme de sécurité, d'économie et d'interaction traditionnelle entre les populations", a-t-il insisté.