L'Ukraine a un nouveau gouvernement et un nouveau Premier ministre, le pro-européen Arseni Iatseniouk. Mais le climat demeure fort instable dans le pays, notamment en Crimée prorusse. Le Parlement ukrainien a désigné à l'unanimité l'ancien ministre de l'Economie, 39 ans, pour diriger le gouvernement provisoire d'union nationale. Ce dernier doit assurer la transition avant l'élection présidentielle anticipée prévue le 25 mai. Arseni Iatseniouk a d'emblée sollicité le Fonds monétaire international (FMI). Pour lui, la conclusion d'un nouvel accord de prêt s'avère cruciale pour stabiliser la monnaie ukrainienne, le hryvnia. Elle est tombée à son plus bas niveau en raison des inquiétudes entraînées par les tentatives de la Banque centrale de contrôler la baisse des réserves de liquidités. Les nouveaux dirigeants ukrainiens ont d'ailleurs déclaré à l'Union européenne que leur pays avait immédiatement besoin de quatre milliards de dollars, a-t-on appris de source diplomatique européenne.
Minsk préoccupé par la disparition d'armes à feu en Ukraine Minsk est préoccupé par la disparition d'armes à feu des arsenaux du ministère ukrainien de l'Intérieur, a déclaré hier le chef de la diplomatie biélorusse Vladimir Makeï, à l'issue d'un entretien avec son homologue letton à Riga. "Nous sommes réellement préoccupés par la situation près de nos frontières sud, car d'énormes quantités d'armes à feu en provenance d'arsenaux du ministère ukrainien de l'Intérieur et de l'armée sont tombés entre les mains de civils et nous ne savons pas où ces armes pourraient ressurgir", a indiqué le ministre biélorusse. 'Ukraine n'est ni la Syrie, ni la Libye, pays qui se trouvent loin de l'Union européenne. L'Ukraine est frontalière de l'UE. Notre tâche commune est de faire en sorte que ce conflit intérieur ukrainien prenne fin le plus rapidement possible", a souligné le ministre biélorusse des Affaires étrangères.
Kiev veut une réunion d'urgence du Conseil de sécurité La Rada suprême (parlement ukrainien) a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation qui s'est créée en Crimée, a rapporté hier le correspondant de RIA Novosti à Kiev. "Nous demandons de soutenir la réalisation par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une évaluation de la situation qui s'est créée dans certaines régions de l'Ukraine, dont la République autonome de Crimée. Il s'agit d'une situation susceptible de présenter un danger pour la paix et la sécurité internationales", lit-on dans une déclaration adoptée par les députés de la Rada. Des habitants de la péninsule de Crimée ont lancé le 25 février une action à durée indéterminée devant le siège du Conseil suprême (parlement) local en signe de protestation contre les nouvelles autorités de Kiev. Jeudi, le Conseil a pris la décision d'organiser 25 mai prochain un référendum sur l'élargissement des pouvoirs de la République autonome ukrainienne de Crimée. Région peuplée principalement de russophones, la Crimée a été rattachée en 1954 à l'Ukraine qui faisait alors partie de l'Union soviétique. Il s'agissait d'une décision purement formelle, car le transfert de ce territoire a été effectué à l'intérieur du même Etat. Après la chute de l'URSS en 1991, la Crimée est restée au sein de l'Ukraine, mais a reçu le statut de république autonome.
La Suisse gèle les fonds d'Ianoukovitch Pendant ce temps à Kiev, le Premier ministre Arseni Iatseniouk a accusé le gouvernement de M. Ianoukovitch d'avoir fait disparaître "37 milliards de dollars reçus sous forme de crédits". Au total, au cours des trois dernières années, "70 milliards de dollars ont été sortis du système financier de l'Ukraine pour être mis sur des comptes offshore", a-t-il ajouté. En Suisse, le Conseil fédéral a décidé de geler les "éventuels fonds" de Viktor Ianoukovitch et de son entourage. Il publiera vendredi l'ordonnance d'application de sa décision, qui entrera en vigueur le jour même. Les banques devront alors annoncer les éventuels fonds au Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE).
L'Ukraine en appelle à Londres et Washington pour garantir sa souveraineté Le Parlement d'Ukraine a voté hier une résolution appelant les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à garantir sa souveraineté après la prise de contrôle dans la nuit de deux aéroports de Crimée par des hommes en armes. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie se sont portés garants de l'indépendance de l'Ukraine dans le Mémorandum de Budapest, signé en 1994, en échange de son renoncement aux armes nucléaires après la chute de l'Union soviétique dont elle faisait partie. Le texte demande aux pays garants de confirmer leurs engagements envers l'Ukraine et de lancer des consultations immédiates avec (elle) pour faire baisser la tension. Un conseil de sécurité nationale et de défense a été convoqué pour 09H00 GMT au sujet de la situation en Crimée, a annoncé le président par intérim Olexandre Tourtchinov à la tribune du parlement. Selon lui, les hommes en armes qui occupent depuis jeudi le gouvernement et le parlement de Crimée à Simféropol sont des terroristes armés opérant sous le drapeau russe.