Les candidats à l'élection présidentielle du 17 avril ou leurs représentants ont continué, au sixième jour de la campagne électorale, de présenter les grandes lignes de leurs programmes électoraux avec pour objectif "séduire le maximum d'électeurs". Les représentants du candidat Abdelaziz Bouteflika, qui continuent de sillonner le territoire national, ont axé leurs discours sur le rôle du président Bouteflika dans le retour de la paix et la sécurité dont jouit le pays aujourd'hui, appelant à voter pour leur candidat pour poursuivre les efforts du développement et parachever le processus des réformes. Animant deux meetings populaires à Mascara et à Tiaret, M. Ouyahia a insisté sur la nécessité de voter au profit du candidat indépendant Bouteflika, "garant de la stabilité de l'Algérie" face aux menaces résultant de la situation prévalant dans certains pays voisins. Dans la ville de Tiaret, où il a animé un meeting dans le cadre de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril, Ahmed Ouyahia a estimé que "M. Bouteflika épargnera au pays la situation d'instabilité que connaissent des pays de la région, à l'exemple de la Libye et du Mali". Devant une assistance nombreuse, il a souligné que le choix porté sur le candidat indépendant Bouteflika signifie "stabilité et construction du pays" car, a-t-il ajouté, "seule la stabilité garantira le développement national et la justice sociale". Pour l'orateur, "la bonne gouvernance du président Bouteflika nous a permis d'échapper aux périls du printemps arabe qui ont frappé certains pays arabes", ajoutant qu'il n'est pas exclu que l'Algérie soit visée par des forces étrangères qui veulent s'attaquer à la souveraineté des pays et leur dislocation". Il n'a pas omis de citer le processus de développement que connaît la wilaya de Tiaret, depuis 1999, assurant que les problèmes du logement, de l'eau potable, de l'alimentation en gaz de ville seront définitivement réglés à la faveur du prochain plan quinquennal. Dans la matinée, et à la salle omnisports de la ville de Mascara et en présence d'une assistance nombreuse, Ahmed Ouyahia a indiqué que "le candidat Bouteflika, comme les hommes du 1er Novembre 1954, a répondu à l'appel du devoir. Il ne pouvait tourner le dos à son peuple lorsque ce dernier l'a sollicité pour continuer à assumer la lourde responsabilité de défendre l'unité nationale et la stabilité du pays". Pour lui, le candidat Bouteflika a "répondu à l'appel des citoyens car il compte œuvrer pour enrayer les dangers extérieurs menaçant le pays et poursuivre le processus de développement national, initié depuis 1999, permettant, entre autres, le remboursement des dettes". L'orateur a longuement développé toutes les réalisations enregistrées à l'échelle nationale et touchant tous les secteurs "grâce au programme de développement, initié par le président sortant Bouteflika". D'autre part, Ahmed Ouyahia a fustigé les partisans du boycott, estimant que "le boycott ouvrira la porte au désordre" et que ceux qui rejettent le 4ème mandat "refusent en réalité la démocratie". Le représentant du candidat Bouteflika a également critiqué le mouvement dit "Barakat" qui tente, a-t-il dit, "d'exploiter la rue pour la substituer à la démocratie". Pour l'orateur, "le printemps arabe est en réalité une véritable tragédie" car, "ce printemps n'a apporté aux pays concernés que désordre, instabilité et un recul du processus de développement", a-t-il dit. Dans les deux villes, le représentant du candidat Bouteflika a appelé les électeurs à aller en force aux urnes, le 17 avril prochain, pour accomplir leur devoir de citoyen et faire le bon choix. Les partisans du candidat Ali Benflis ont été également sur le terrain, où le secrétaire général du mouvement El-Islah, Mohamed-Djahid Younsi, a animé un meeting électoral à Ain Touta (Batna), appelant à un vote massif le jour du scrutin. Au cours de ce meeting, M. Younsi a souligné que "le candidat Benflis appelle les Algériens et les Algériennes à se rassembler autour de sa candidature afin d'opérer le changement voulu et souhaité par tous". Pour sa part le candidat Abdelaziz Belaid qui était à M'Sila pour animer un meeting électoral où il a promis qu'en cas de victoire, il proscrira "toute pensée unique" qui vise à s'emparer du pouvoir et le monopoliser. "Il est anormal qu'un pays soit dirigé par une seule personne, un groupe, ou un parti politique et notre vision vise à unir les efforts et idées de l'ensemble des Algériens pour un changement radical dans tous les domaines", a-t-il déclaré. Le candidat du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a quant à lui appelé, à Guelma, les citoyens à exiger de ceux qui les gouvernent de "rendre des comptes sur la gestion du pays et les dépenses publiques". Le candidat a expliqué dans ce sens, que "le peuple doit jouir de toute sa souveraineté et exiger ainsi de ceux qui nous gouvernent de rendre des comptes", accusant aussi bien le gouvernement que les institutions élues de ne pas le faire. "Le temps est venu pour provoquer le changement en Algérie et imposer l'exercice du pouvoir par le peuple en exigeant des comptes de ceux qui nous gouvernent", a-t-il dit, estimant que "l'impunité a fait trop de mal à l'Algérie, alors que le pays aurait pu, grâce à ses richesses naturelles et à ses compétences, assurer sa sécurité alimentaire et son autonomie dans divers domaines". Il a, dans ce cadre, évoqué la révision à la hausse "à plusieurs reprises", des coûts de réalisation des grandes infrastructures, imputant cette pratique à "l'impunité" et "l'absence de contrôle dans la gestion". Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati a, appelé à Jijel à l'occasion d'un meeting populaire, les Algériens à aller voter "massivement" et déclencher une "révolution électorale" le 17 avril prochain. "Vous êtes appelés à déclencher une révolution électorale le 17 avril prochain en allant voter, même s'il faut déposer un bulletin blanc", a affirmé M. Touati, candidat du FNA à l'élection présidentielle dans un meeting organisé à la Maison de jeunes Rachid Bounab de Jijel. "Votre vote sera perçu telle une résistance et un message de contestation contre ceux qui nous gouvernent. Ce sera aussi un vote contre les dirigeants qui ont contraint des Algériens à fuir le pays", a-t-il dit, signifiant à l'assistance que "le vote demeure un moyen d'affirmer votre souveraineté". "Vous devrez veiller à ce que l'élection soit propre et transparente en refusant de vous faire soudoyer par l'argent sale des mercenaires qui achètent les voix", a-t-il dit, rappelant à ce propos que "la dignité de l'individu demeure inestimable". Auparavant, sur la route menant de Skikda à Jijel, M. Touati a marqué une halte au niveau de la daïra de Tamalous (Skikda) où il a rencontré la population de cette localité enclavée, lesquels ont attiré son attention sur la "situation de misère" dans laquelle ils vivent. Ils ont fait savoir au candidat du FNA que le projet de raccordement de leur daïra au gaz de ville ne s'est jamais concrétisé, alors qu'il remonte à 2002. Dans leur discussion avec M. Touati, ils ont déploré aussi les coupures récurrentes d'électricité en hiver et en été. Ils ont aussi déploré la situation que vivent les enfants de cette localité, lesquels ratent en moyenne deux mois de scolarité par année en raison des difficultés liées notamment au transport. De son côté, le président du FNA a regretté la situation déplorable de cette localité qui aurait pu tirer profit de ses richesses, à savoir la production du liège et l'agriculture. Par ailleurs, le candidat du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, a dénoncé la corruption qui se pratique, selon lui, dans le système bancaire, soulignant à Constantine, que la révision du cadre législatif doit toucher notamment le système bancaire ainsi que la Cour des comptes qui nécessite une réhabilitation. Pour lui cette réhabilitation visait à "surveiller et contrôler les différents crédits octroyés par les banques aux particuliers et aux entreprises ainsi que les différents contrats signés par l'Algérie". "Nous avons constaté que la plupart des particuliers sont confrontés à des demandes de pots-de-vin, lorsqu'ils postulent pour un crédit bancaire", a-t-il déploré. Cette demande de présentation de bilan de gestion semblait avoir été entendue par le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Abdelkader Bensalah, représentant du candidat Bouteflika, qui a évoqué nombre de réalisations accomplies durant ces quinze dernières années. La candidate du Parti des Travailleurs (PT) pour la présidentielle du 17 avril, Louisa Hanoune, s'est engagée, si elle venait à être élue à juger les responsables de la "destruction" du tissu industriel national. "J'ai l'audace de m'engager à juger tous ceux qui sont impliqués dans la destruction du tissu industriel national, la mise au chômage des travailleurs ainsi que la précarisation sociale", a affirmé Louisa Hanoune, lors de son second meeting de la journée animé, au sixième jour de la campagne électorale, à la salle omnisports de Bordj Bou-Arreridj, une ville caractérisée par l'implantation de nombreuses entreprises nationales et représentantes de firmes étrangères, plus particulièrement dans le domaine de l'électronique. Poursuivant dans ce sens, la dirigeante du PT a promis à son auditoire de mettre en pratique la règle "d'où tiens-tu cela ?", exigeant la confiscation des biens mal acquis à leurs auteurs. Mme Hanoune s'est en outre engagée à "institutionnaliser le droit des citoyens" à se prononcer sur les accords et autres conventions économiques liant l'Algérie aux organismes étrangers, dont l'Union européenne (UE) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC). "L'école algérienne est sinistrée car elle a toujours eu un caractère idéologique. Aussi, ai-je l'audace de lui redonner sa vocation d'enseignement et de formation des nouvelles générations ainsi que sa participation à l'édification de la personnalité algérienne", s'est par ailleurs engagée l'oratrice dans son plaidoyer électoral. Mme Hanoune qui s'est félicitée que le PT soit le "seul parti" à proposer une femme candidate, a dénoncé la "gestion actuelle d'établissements publics de santé par les étrangers". Une situation qu'elle qualifie de "honteuse", d'autant que "l'université algérienne a formé des compétences", a-t-elle déploré avant de proposer d'instaurer une "contre-politique" de la santé. Soulignant le rôle de la culture qu'elle a qualifiée de "ciment de la société", la postulante à la magistrature suprême a plaidé le droit des citoyens à cet aspect important de la vie, tout en assurant redonner sa "place" au secteur du tourisme. "Nous voulons un scrutin exclusivement algérien. Si vous réitérez le scénario des élections précédentes, vous allez mettre en péril la souveraineté nationale", s'est-elle exclamée, par ailleurs, en se prononçant contre la présence d'observateurs étrangers lors de la prochaine présidentielle. "Nous devons tendre la main à nos frères tunisiens, syriens et autres, lorsqu'ils sollicitent notre protection car nous avons été soutenus par eux lorsque nous avons mené la lutte de libération nationale", a conclu, sur un autre registre, l'intervenante.