S'il y a un thème qui n'a pas été abordé lors de cette première semaine de campagne électorale, c'est bien celui lié à la sécurité. Que ce soit la lutte contre le terrorisme, la délinquance ou le crime organisé, les candidats à l'élection présidentielle n'ont que rarement survolé ce domaine lors de leurs meetings préférant parfois évoquer les menaces qui pèsent sur nos frontières pour appeler ensuite à un vote massif le 17 avril. C'est que les postulants préfèrent insister sur les questions sociales, notamment la lutte contre le chômage et la corruption. Front El Moustakbal : Focaliser sur les préoccupations des citoyens Interrogé sur cette question, Ahmed Bensabbane, responsable de la communication de la direction de la campagne électorale du candidat Abdelaziz Belaïd, a estimé que le discours politique est choisi selon une stratégie mise en place, la spécificité de chaque région et les préoccupations des citoyens. « Il est d'ailleurs plus efficace de focaliser nos discours sur les préoccupations de la population », estime le porte-parole du candidat du Front El Moustakbal. En revanche, il reconnaît que la situation au niveau de nos frontières est perturbée par l'instabilité dans des pays voisins. L'environnement régional constitue une menace sur la stabilité de l'Algérie. Alors pourquoi ne pas en parler ? « Il est vrai que la sécurité reste une priorité mais le sujet dépend de l'Etat et des services de sécurité qui sont chargés de cette mission », a soutenu Ahmed Bensabbane qui a assuré que cette question est inscrite dans l'agenda de la campagne électorale du candidat dans les prochains jours. FNA : Seule une économie forte peut assurer la stabilité Le directeur de la campagne électorale du candidat du Front National Algérien (FNA), Moussa Touati, a expliqué que « le développement économique est la priorité du parti ». « Notre candidat plaide dans tous ses discours et ses rencontres de proximité pour une économie forte et indépendante. Seule une économie forte peut assurer la stabilité et la sécurité du pays », répond Abdelkader Boudjoras. Pour le FNA, évoquer les menaces aux frontières dans les discours de campagnes « est insensé » car cela suggère que « le pouvoir est faible et est incapable de défendre ses frontières ». La réforme du service national s'invite en force Le porte-parole du candidat indépendant Ali Benflis, Kamel Amghar, signale que les questions sécuritaires ont été abordées depuis le début de la campagne électorale. « M. Benflis a parlé des réformes à l'instar du service national. Son programme porte un volet défense nationale », souligne-t-il. Le responsable fait également savoir que le discours « est adapté selon la spécificité du lieu du meeting, à savoir la région et les préoccupations de la population ». En effet, le thème de la réforme du service national était au cœur des premiers jours de la campagne électorale. Ainsi, le candidat du parti AHD 54, Ali-Fawzi Rebaïne, a appelé à « la suppression du service national et son remplacement par un service civil ». Le candidat du Front El Moustakbal, Abdelaziz Bélaïd, propose, quant à lui, l'ouverture du service national aux jeunes filles. De son côté, le candidat du FNA, Moussa Touati, a recommandé le découpage du service national en phase de six mois, alors que la candidate du PT, Louisa Hanoune a proposé la réduction de sa durée tout en augmentant l'indemnité des appelés. Bouteflika : Préserver les acquis de la stabilité Parmi les six candidats, seuls les représentants du président candidat Abdelaziz Bouteflika ont évoqué la question sécuritaire dans le cadre de la présentation du bilan du président sortant, pour souligner la stabilité du pays. Sellal, Belkhadem et Ouyahia ont tous mis en exergue le renforcement de cette stabilité par la poursuite du processus de consolidation des institutions de l'Etat, tout en rendant hommage à l'ANP qui « a encadré la politique de réconciliation nationale, élaborée par le président Bouteflika, pour instaurer la paix et la stabilité à travers le territoire national ».