L'ex Méditérranéo qui a évolué depuis, de par et son style et son look, a fait un impressionnant passage avec son groupe Casbah Jazz, lors d'un concert animé à La Haye aux Pays-Bas. Le patron du groupe, le très BCBG Mohamed Rouane a tenu en haleine jusqu'à tard dans la nuit nostalgique de l'Casbah, chercheurs d'exotisme et savoureux de sons nouveaux. Le musicien-compositeur qui prend les choses avec un rare sérieux, était là à l'occasion de “La journée de l'Algérie” initiée par l'ambassade d'Algérie à La Haye. Mohamed Rouane, qui parait désormais avec sa blanche djellaba moderne et son fétiche mandole, s'est déplacé à La Haye en compagnie de son orchestre, qui réunit cinq musiciens : Fatah dit “ Toto ” au “ Djembé ” (instrument de percussion d'origine malienne) et au bendir, les deux Amine, l'un au violon et l'autre au nay (flûte), Walid à la basse, et Lotfi au piano. Au théâtre “ Zecheldentheater ” de La Haye, le groupe a proposé tout ce qui a de standard dans ce qu'il nomme un style à lui, “ Casbah Jazz”. Entendre par là un style neuf, puisé dans l'authentique chaabi, le karkabo, le jazz, le kabyle, le tindi…bref un savoureux mélange devenu la marque de fabrique de ce compositeur autodidacte en perpétuelle recherche de sonorités fraîches. Mohamed Rouane avait ouvert le bal avec deux inédits : Un hommage au monstre sacré du chaâbi, Cheikh El Anka, et aux enfants de Bentalha. L'artiste qui excelle dans la création du “neuf ” sur la base du “ vieux”, ne s'est évidemment aucunement détaché de son mandole-banjo, un instrument qui, à lui seul représente le chaabi. “Mon ambition est de redonner au mandole son prestige, et de le faire connaitre dans toutes les régions du pays, et également à l'étranger ”, a confié Rouane à l'APS, en envisageant pour cela “ la création d'une nouvelle manière de jouer ”. Mohamed Rouane a la hantise de voir cet instrument disparaître, et c'est pour cette raison qu'il s'est promis de ne ménager aucun effort “pour lui redonner une place dans le monde musical contemporain ”. L'enfant de Belcourt qui bouclera bientôt ses 40 ans d'age, dit que son répertoire est assez riche et qu'il a tenté de “ jouer une musique empreinte de spiritualité et d'évasion, qui permet au public de vivre des moments forts en intensité ”. Aussi rigoureux que tranquille, le musicien affiche comme symbole plusieurs chapelets “ Sabhat ”, dont il se pare lui-même et son mandole “ pour la baraka ”, comme il le justifie. Les noms de ses albums ainsi que ceux de ses titres sont la traduction intégrale de sa philosophie artistique: “ Lumière de nuit ”, “Innocence ”, “Solitude ” et “ l'Ame ”. Ses espérances, c'est d'arriver à toucher plus de jeunes afin de “ lutter contre la mauvaise musique qui entache le monde artistique algérien ”. Son rêve, c'est de “ continuer à jouer intensément les mélodies qu'il ressent ”, parce que, dit-il, “ je suis optimiste quand je pense que ma musique peut apporter de la paix, de l'amour et de la sérénité à ceux qui l'écoutent ”. “ J'espère que ma musique apportera le bien aux gens”, conclut l'artiste aux allures de moine. Avant son retour au pays, Mohamed Rouane fera escale à Rotterdam et Amsterdam à l'occasion d'un double concert. “ Journée de l'Algérie ” à La Haye Une manifestation culturelle intitulée “Journée de l'Algérie” a été organisée lundi dernier par l'ambassade d'Algérie aux Pays-Bas, en collaboration avec l'International Women Contact (IWC), au musée de La Haye (Mueseon). Cette rencontre, inaugurée par la présidente de l'IWC, Iris Raine, et qui a réuni des femmes de haut rang, membres de cette organisation, des ambassadrices, des épouses d'ambassadeurs et diplomates, a été qualifiée de “réussite” par la plupart des présents. Ont assisté à ce forum culturel, le premier que l'IWC organise avec un pays arabe et africain, des représentantes du ministère néerlandais des Affaires étrangères, d'organisations internationales accréditées aux Pays-Bas, et des juges internationaux, ainsi que M. Brinkhorst, ex vice-Premier ministre, ministre néerlandais des Affaires économiques, en qualité d'invité d'honneur. Dans son intervention l'ambassadeur, Dani Benchaâ, a fait un tour d'horizon sur l'histoire millénaire de l'Algérie et évoqué “le riche patrimoine historique algérien (...) qui constitue une référence de notre mémoire laquelle remonte à 10.000 ans avant J.C (...), et qui témoigne du génie des hommes de cette terre et leur contribution à la civilisation humaine”. Il a, par la suite, présenté à l'assistance les opportunités qu'offre l'Algérie dans tous les domaines et les créneaux de coopération bilatérale avec les Pays-Bas et les possibilités d'explorer de nouveaux segments de coopération. Il a également mis l'accent sur “l'évolution positive des relations bilatérales, marquée, a-t-il dit, par le développement d'un dialogue politique de haut niveau et le renforcement des bases d'un partenariat mutuellement bénéfique”. Les invités ont pu apprécier les richesses de l'Algérie en suivant la projection d'un film documentaire sur les sites touristiques algériens ponctué par des commentaires et des explications montrant la diversité culturelle, climatique, musicale et vestimentaire de ce “Pays-continent”. L'assistance a été ensuite gratifiée par un spectacle de musique animé par “Casbah-Jazz”. Un défilé de tenues traditionnelles représentant diverses régions du pays a eu également lieu durant cet événement. Une vente dédicace de livres culinaires en néerlandais de l'Algérien Khalout a été organisée en marge de cette manifestation pour faire connaître d'autres aspects de la diversité de l'Algérie.