A la faveur de la séance plénière de jeudi dernier, consacrée aux questions orales, l'APN a relancé le débat sur la problématique de la flambée qui bouleverse les prix des produits de consommation ces deux derniers mois. Interrogé sur le sujet, le ministre du Commerce, M. Hachemi Djaâboub, a souligné, ainsi, devant les députés à l'Hémicycle "la nécessité de trouver les mécanismes adéquats pour atténuer l'impact de la flambée des prix sur les marchés mondiaux ", et ce, sachant que la hausse qui a touché un nombre de produits à la consommation est due aux chamboulements en série qui ont affecté sur les places internationales, notamment, les produits céréaliers et laitiers. Répondant aux élus qui insistent sur la responsabilité de son département et celui de l'agriculture face à cette situation, Djaâboub a averti que son département "se défend d'incriminer qui que ce soit ", tout en précisant que le ministère "s'attelle à trouver les moyens de résorber la volatilité des marchés mondiaux". Sur la même lancée, certains représentants à la première chambre du Parlement ont relevé, toutefois, l'inefficacité du système de contrôle des prix des produits de large consommation. A cet égard, le ministre a affirmé que les agents de contrôle tentent de mener à bien la mission dont ils sont chargés en dépit de leur nombre qui demeure insuffisant. Au registre des mesures décidées par le gouvernement en vue d'endiguer la hausse drastique des prix sur le marché national, le ministre du commerce a évalué l'enveloppe financière mobilisée à cet effet à quelque 20 milliards de dinars par an. En outre, le ministre du Commerce a jeté un pavée dans la mare en évoquant la situation du marché des produits céréaliers. En effet, Djaâboub a chargé les minotiers, tant publics que privés, de la responsabilité de la hausse des prix de la semoule et des farines. "Les minotiers privés et publics sont responsables de la cherté du blé. Ceux-ci revendent le blé au prix de 4 500 DA le quintal alors qu'ils s'approvisionnent à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) au prix de 2000 DA le quintal ", a déclaré le ministre devant les député. En conséquence, explique-t-il, ceci "nous interpelle à examiner la situation avec le ministère (de l'agriculture en l'occurrence), l'OAIC et les minotiers". Les perturbations qui affectent le marché de la pomme de terre cette année ont été également évoquées par le membre du gouvernement devant les élus à la chambre basse du Parlement. A cet égard, Djaâboub a admis que " la pomme de terre importée dernièrement est de mauvaise qualité par rapport au produit local, mais celle-ci (importée) compte parmi les 38 qualités autorisées à l'importation en Algérie ", avant de préciser que, jusqu'à hier, une quantité de 66 000 tonnes de pomme de terre a été importée dont 1000 tonnes ont été saisies pour mauvaise conservation. Se penchant sur le climat général du secteur commercial dans son ensemble à l'ombre du principe de libéralisation, le ministre a relevé " une tendance au monopole sur le marché ", ce qui a amené le ministère, à " redéfinir les quotas du marché pour les opérateurs économiques, fixés par le nouvel amendement apporté à la loi relative à la concurrence, à 45% pour un seul opérateur ou un groupe d'opérateurs ", a précisé le ministre. Entre autres mesures qui ont été prises dans le but de renforcer le nombre des intervenants dans l'approvisionnement du marché, Djaâboub a évoqué l'amendement relatif à la réduction du capital des entreprises importatrices de certains produits, fixé actuellement à 20 millions de DA. Actuellement, le marché national compte près de 22 000 importateurs et plus de 1,2 million de commerçants.