La dégradation du pouvoir d'achat des Algériens continue de faire l'actualité avec les questions orales posées au niveau de l'Assemblée nationale par les députés dans une séance plénière tenue ce jeudi. Quel rôle pour l'Etat pour contrer la flambée des prix des produits de large consommation, dans un marché dominé par les spéculateurs et en l'absence d'une régulation du marché et d'un contrôle efficace ? C'était la question principale posée au ministre du Commerce qui a été remplacé par le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, M. Mahmoud Khedri.Dans sa réponse, M. Mohamed Khedri a énuméré les différentes mesures entreprises par le gouvernement afin de préserver le pouvoir d'achat des citoyens, notamment la subvention des prix du lait et de la semoule, pour souligner que le pouvoir d'achat reste la préoccupation majeure du gouvernement qui consacre, selon le ministre, à chaque réunion 5 à 10 minutes pour examiner la situation des prix des produits de large consommation sur le marché afin de pouvoir préparer les mesures nécessaires à cet égard. Le ministre a affirmé que de nouvelles mesures vont être prises afin de contrôler les prix de l'huile de table et ceux des céréales après la flambée importante qu'ont connue ces derniers. M. Khedri a tenu également à rappeler l'importance de la loi relative à la concurrence validée par le Conseil des ministres tenu la semaine dernière. D'autant que cette loi, qui sera soumise à l'APN lors de la présente session, permettra de régulariser l'activité commerciale, notamment avec la relance de conseil de la concurrence. Dans ce contexte, il a précisé que cette loi consiste à coordonner avec les collectivités locales dans la mise en place des marchés communs et aussi le renforcement du contrôle. Sur ce dernier point , il a indiqué que 3 800 agents sont chargés de cette mission , dont 2 000 pour la lutte contre la fraude et 1 800 pour le contrôle des produits et le respect des règles de la concurrence. Pour ce qui est des résultats de ce contrôle, le ministre a indiqué que suite aux enquêtes menées dans ce cadre, il a été enregistré 721 191 actions, dont 17 814 dossiers envoyés à la justice et 1 230 décisions de fermeture.M. Khedri a indiqué qu'il a été enregistré 62,5 milliards de dinars de produits non facturés et 16.7 milliards de dinars de produits saisis. En outre, le ministre a rappelé la mise en place d'une commission interministérielle chargée de la poursuite de l'évaluation des prix et l'approvisionnement du marché avec l'élaboration de rapports hebdomadaires et de propositions à soumettre au chef du gouvernement. Il est également revenu sur la crise du lait et des légumes secs, due à la flambée des prix de ces produits au niveau mondial, en citant l'exemple de la poudre de lait qui a atteint 2 500 dollars en décembre 2006 puis 5 460 dollars en février dernier. En plus de la flambée des prix de ces produits sur le marché mondial, le ministre a indique que cette flambée est due à la spéculation, l'augmentation de la demande mondiale et l'usage des céréales dans la production de biocarburants. Le ministre a rappelé les mesures prises par le gouvernement pour solutionner la crise du lait avec la prise en charge du déficit financier du groupe Giplait et le payement de la différence de prix de la poudre de lait importée en soulignant que l'Etat a dépensé 19 milliards de dinars pour les unités de production publiques et privées. Concernant le problème de l'huile de table et des légumes secs, le ministère du commerce a proposé la mise ne place d'une office de régulation de la demande et des prix de ces produits. Le ministre a également parlé de la mise en place d'un fonds pour équilibrer les prix des produits alimentaires ainsi que des structures de réglementation, après avoir souligné que la subvention des prix de l'huile et des légumes secs est de l'ordre 2,5 milliards de DA.