Déplacements, location de la sonorisation, hébergement, meetings, en plus de l'affichage, des prospectus, de la restauration… la campagne électorale coûte visiblement une fortune aux partis et à leurs candidats. Comment font-ils pour récolter les sommes nécessaires à cette campagne ? D'où vient cette manne financière ? Est-ce que les partis disposent des ressources nécessaires pour mener une bonne campagne ? Les candidats et leurs partis comptent beaucoup sur les cotisations des cadres du parti, des députés et des sénateurs. Les autres adhérents contribuent selon leurs moyens.
la Loi dit quoi ? Le régime électoral algérien, révisé en 2012, encadre avec beaucoup de précision les modalités de prises en charge financières par l'Etat de l'organisation du scrutin. Ainsi, l'article 202 de la loi organique du 12 janvier 2012 relative au régime électoral, stipule que l'Etat algérien doit prendre en charge les "dépenses inhérentes à la révision des listes électorales, la confection des cartes d'électeurs ainsi que les dépenses résultant de l'organisation des élections". Outre l'organisation de la campagne, l'Etat doit rembourser une partie des frais de la campagne des candidats. Ce remboursement est encadré par l'article 206 de la loi du régime électoral. Selon cet article, tout candidat à l'élection présidentielle peut prétendre à un "remboursement forfaitaire de l'ordre de 10%", dans la "limite des frais réellement engagés". Rappelons ici que les candidats ne sont pas autorisés à dépenser autant qu'ils le souhaitent ou le pourraient. En effet, les dépenses de campagne d'un candidat à l'élection présidentielle ne "peuvent excéder un plafond de 60 millions de DA pour le premier tour" et ce montant est porté à 80 millions DA en cas de deuxième tour, précise l'article 205. Le taux de remboursement des frais de campagne de l'Etat est proportionnel aux résultats du candidat. Ainsi, lorsqu'un candidat obtient entre 10% et 20% des suffrages exprimés, il voit 20% des dépenses engagées lors de sa campagne pris en charge par l'Etat. Un candidat, qui remporte plus des 20% des votes, bénéficie d'un remboursement par l'Etat à hauteur de 30%, soit le taux maximum de remboursement. A noter, le remboursement par l'Etat ne peut s'effectuer qu'après proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel. La loi électorale algérienne fixe à 60 millions de dinars (600.000 euros) et à 80 millions de dinars (800.000 euros) en cas de second tour- le plafond des dépenses pour une élection présidentielle. Mais les sommes réellement engagées s'élèvent à des dizaines de millions d'euros, selon des experts. Pour les spécialistes, ce montant fixé par la loi ne suffirait même pas à régler les frais de location des permanences électorales. Certains organes de presse internationaux chiffrent à 75 millions d'euros le coût de la campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika, qui brigue un quatrième mandat à la présidentielle du 17 avril.