La société financière internationale, filiale de la banque mondiale, en collaboration avec le cabinet Stratégica, a organisé, hier, au siège du ministère des finances, un séminaire technique, sur les meilleures pratiques internationales en matière de financement des petites et moyennes entreprise, au profit des banques et des institutions financières algériennes. Dans son allocution d'ouverture, le ministre des finances, M. Abdelatif Benachenhou, avertit que les “créances douteuses” accumulées par les entreprises privées auprès des banques “ne seront en aucun cas prises en charge par le Trésor”, déjà confronté à une “facture colossale” que représentent les dettes bancaires des entreprises publiques. Qualifiées d'insupportables, ces dernières (les dettes bancaires des entreprises publiques) s'élèvent, selon lui, à environ 330 milliards de dinars (près de 5 milliards de dollars). Le ministre de la PME, M. Mustapha Benbada, souligne que le financement de la PME, “pose encore problème dans un environnement financier et bancaire en déphasage quasi complet”. Un constat que les banquiers ne partagent pas. En dépit de l'impact des mesures d'assainissement et de la fragilité des entreprises dans un marché encore déstructuré, les finances bancaires ont continué à évoluer régulièrement pour atteindre un montant global des crédits de 1 000 milliards de dinars environ, consentis par les banques à grands réseaux. “En moins de six années, l'effort, insuffisamment connu, engagé par les banques, a permis de modifier radicalement la structure des portefeuilles et engagements des grandes banques nationales au sein desquelles la part du secteur privé était, il n'y a pas très longtemps, négligeable”, nous dit-on. En dehors de la CNEP-banque, qui est une banque de particuliers et des ménages, la part du privé a atteint environ 40% des portefeuilles faisant reculer la proportion du secteur public à 60% alors que celle-ci tournait durant les années antérieures autour de 80%. Parallèlement à l'évolution des financements et l'atténuation du poids du secteur public, le nombre d'entreprises ayant eu accès au financement bancaire a fortement augmenté. Les six banques nationales totalisent actuellement près de 80 000 PME/PMI et microentreprises dans leurs portefeuilles. L'effet d'éviction qu'exerçaient les grandes entreprises dans le passé se trouve ainsi fortement amoindri, offrant des possibilités aux financements de taille moyenne et petite dont l'impact contre le chômage et la restructuration du tissu national est plus qu'évident. Seulement, l'amplification des financements bancaires a cependant, bénéficié davantage à l'exploitation qu'à l'investissement. Pour les responsables des banques publiques, cette nécessaire adaptation des banques, vers le financement des petites et moyennes entreprises nécessite la mise en place d'un certain nombre de préalables : une justice efficace, la transparence et des instruments de surveillance. L'activation des centrales d'impayés et de risques est indispensable, souligne le secrétaire général de l'ABEF. Le gouvernement souhaite, aujourd'hui, voir les objectifs tracés dans son programme, (taux de croissance d'au moins 6%, création d'emplois, construction de logements), pris en charge par le marché et “non plus par l'état sur les épaules desquelles l'investissement a trop longtemps reposé”. La mise en place, récemment, des mécanismes de financement des PME, dont la création d'une caisse de garantie des crédits, qui n'est pas encore opérationnelle, constitue un signal pour un plus grand engagement des banques au financement des petite et moyenne entreprises. L'accès au financement est unanimement identifié comme un obstacle majeur au développement de la PME. M. R.