L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, a enregistré au premier trimestre sa plus forte croissance en six ans, à 0,4%, confirmant sa reprise malgré un chômage proche du record historique, à 25,93%, selon les statistiques officielles provisoires publiées cette semaine. Le pays, qui a subi deux récessions en cinq ans, avait renoué avec la croissance au troisième trimestre 2013, avec +0,1%, et accélère depuis la cadence, avec une hausse de 0,2% au quatrième trimestre puis 0,4% entre janvier et mars, en rythme trimestriel. En rythme annuel, le PIB a augmenté de 0,6%, repassant dans le vert pour la première fois depuis mi-2011, a indiqué l'Institut national de la statistique (Ine), qui publiera ses chiffres définitifs le 29 mai. Ce résultat est la conséquence d'une amélioration de la contribution de la demande nationale, qui est compensée partiellement par une moindre contribution de la demande extérieure, a expliqué l'Ine. Selon la Banque d'Espagne, qui avait anticipé la semaine dernière cette croissance trimestrielle de 0,4%, la consommation des ménages aurait enregistré au premier trimestre de l'année une croissance de 0,3% par rapport au précédent trimestre, en s'appuyant sur l'amélioration progressive de l'emploi et ses conséquences sur la confiance et les revenus disponibles. La banque centrale soulignait en outre l'apport positif des exportations, précisant toutefois que celui-ci serait inférieur à celui enregistré au dernier trimestre 2013, alors que les exportations record réalisées par les entreprises espagnoles l'année dernière ont permis de diviser par près de deux le déficit commercial du pays. Cette bonne nouvelle sur le front de la croissance survient alors que le gouvernement doit approuver mercredi, en Conseil des ministres, son programme de stabilité économique qui fixera notamment les objectifs en matière de croissance, de chômage et de réduction du déficit public pour 2014 à 2017, avant d'être transmis à Bruxelles. L'Espagne va croître en 2014 de plus de 1% et en 2015 notre croissance sera bien au-dessus de 1,5%, a d'ores et déjà prévenu le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, révisant à la hausse les prévisions officielles. Toutefois, cette amélioration ne se traduit pas encore sur le front de l'emploi: selon les chiffres publiés mardi, le taux de chômage a encore augmenté en Espagne au premier trimestre, à 25,93%, proche de son record historique, une situation qui incite nombre de demandeurs d'emploi, découragés, à abandonner leurs recherches, voire à quitter le pays.