Les cours du pétrole ont reculé avant-hier à New York, sous le coup de prises de bénéfices après avoir nettement progressé la veille, et en raison d'une baisse de la prime de risque liée à la situation en Ukraine. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin a perdu 51 cents, à 100,26 dollars, sur le New York Mercantile Exchange(Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a fini à 108,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 9 cents par rapport à la clôture de la veille. Les prix ont pâti de prises de bénéfices après leur forte hausse de la veille, dans un marché qui digère les chiffres des réserves sur les stocks américains et les dernières nouvelles en Ukraine, a expliqué Tim Evans, de Citi Futures. Les cours du pétrole avaient grimpé de plus de 1 dollar à New York et à Londres, à la faveur d'un recul inattendu la semaine dernière des stocks de brut aux Etats-Unis de 1,8 million de barils, selon le département américain de l'Energie (DoE). La semaine précédente, les stocks avaient, à 399,4 millions de barils, atteint un sommet depuis 1982, lorsque le DoE a commencé à publier des données hebdomadaires, et même depuis avril 1931 sur la base de données mensuelles. En dépit de ce léger recul, après des semaines d'accumulation des réserves sur fond d'un boom de la production pétrolière aux Etats-Unis, nous continuons à estimer que l'offre est abondante, a indiqué M. Evans. Mais davantage qu'une tendance baissière, le léger recul des prix montre que le marché prend un peu de distance avant un week-end potentiellement plus agité, en Ukraine et en Russie notamment, a relevé Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion. Pour preuve, les volumes d'échanges ne sont pas très élevés, a-t-il noté. Une réduction des approvisionnements russes semblait moins probable, ce qui faisait reculer la prime de risque géopolitique sur les prix, a expliqué quant à lui Jasper Lawler, analyste de CMC Markets. Le président russe Vladimir Poutine a surpris en semblant adopter un ton plus conciliant que de coutume à l'égard de Kiev, proposant un scénario de dialogue prévoyant l'arrêt de l'opération militaire en cours au sud-est du pays, en échange d'un report du référendum. Les insurgés pro-russes ont toutefois décidé de le maintenir. Les investisseurs craignaient un dérèglement de l'approvisionnement du marché européen de l'énergie, comme environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de la Russie. Sur le front de la demande, le marché digérait une série de statistiques aux Etats-Unis et en Chine, les deux premiers consommateurs de brut de la planète. Le géant asiatique, considéré comme l'un des moteurs de la croissance mondiale, a enregistré en avril une légère hausse de ses échanges avec l'étranger, en rebond par rapport au déclin du mois de mars, avec un excédent commercial atteignant 18,45 milliards de dollars. D'autre part, les nouvelles étaient plutôt bonnes sur le marché de l'emploi américain: selon le département du Travail, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé davantage que prévu pour la semaine close le 3 mai dans le pays. En Asie, le pétrole était mitigé et quasi stable dans les échanges matinaux, les opérateurs digérant le recul inattendu des stocks de brut aux Etats-Unis et de nouveaux indicateurs économiques chinois. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin s'appréciait de 10 cents, à 100,87 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance se repliait de 11 cents, à 108,02 dollars.