En visite au Maroc du 7 au 9 mai, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a rencontré le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, le ministre marocain de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid et le gouverneur de la Banque centrale du Maroc, Abdellatif Jouahri. "L'objet de ma visite est d'encourager les autorités marocaines à continuer ce travail qui a été engagé pour une meilleure stabilité financière et pour un bon cadrage macroéconomique afin de continuer à développer et à créer de la croissance et de l'emploi", a déclaré Mme Lagarde, à la presse. La directrice générale du FMI a, en outre, fait savoir que la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) décrochée par le Maroc auprès du FMI constitue une espèce d'assurance pour continuer à développer la stabilité financière et les réformes des systèmes enclenchées, ajoutant que le Maroc n'a pas eu à l'utiliser ni à la décaisser. Elle a également relevé l'impératif de préserver une croissance inclusive qui profitera aussi aux plus démunis et aux personnes en difficulté. Sachant que les experts du FMI estiment que le taux de croissance économique ne dépasserait pas les 3,9 % en 2014. Ces chiffres avancés par le FMI corroborent le taux de croissance prévu par le gouvernement (4 %), mais infirment ceux énoncés par le Haut-commissariat au plan (HCP) du Maroc, qui était plus pessimiste pour avoir évoqué 2,4%. Devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) du Maroc, la directrice générale du FMI a affirmé que le Fonds, avec ses 188 Etats membres, continuera à mettre son soutien et son assistance technique à la disposition des pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), afin d'améliorer leur climat des affaires. Mme Lagarde a toutefois estimé que la stabilité économique n'est pas suffisante, puisque les pays arabes en transition font face aujourd'hui à une crise de l'emploi. "Le taux de chômage global est de 13 % en moyenne, alors que celui des jeunes s'élève à 29 %, un niveau parmi les plus élevés au monde", a-t-elle déploré. Dans ce sens, Mme Lagarde a appelé les pays de la région à promouvoir un environnement propice au secteur privé, à créer des emplois pour les jeunes et à appliquer les règles avec impartialité. En 2013, le FMI a conduit 55 missions d'assistance techniques dans les pays arabes en transition et s'est engagé sur des concours financiers d'un peu plus de 10 milliards de dollars. Vendredi, Mme Lagarde doit rencontrer des représentants de la société civile, des hommes d'affaires ainsi que des femmes leaders. Elle mènera également une visite à l'Université Internationale de Casablanca (UIC), au Technoparc de Casablanca et au Centre Culturel Sidi Moumen. Après sa visite au Maroc, Christine Lagarde se rendra à Amman, en Jordanie, pour prendre part à une conférence régionale de haut niveau sur l'emploi et la croissance économique dans le monde arabe, organisée conjointement les 11 et 12 mai par le FMI, le gouvernement jordanien et le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES).