L'armée libyenne régulière a déclaré avant-hier une zone d'exclusion aérienne sur Benghazi (est), menaçant d'abattre tout avion militaire survolant la zone, au lendemain de raids aériens menés par une force paramilitaire contre des positions de groupes islamistes. L'état-major de l'armée libyenne déclare Benghazi et ses banlieues zone d'exclusion aérienne, jusqu'à nouvel ordre, a indiqué le communiqué publié par l'agence libyenne Lana, sans préciser si la décision concernait aussi l'aviation civile. Tout avion militaire survolant la ville sera pris pour cible par les unités de l'armée et les formations de révolutionnaires (ex-rebelles), a ajouté le communiqué. On ignore toutefois si l'armée disposait des moyens nécessaires pour appliquer cette décision. Des officiers et des pilotes de l'armée de l'air ont rejoint vendredi une force paramilitaire commandée par un général à la retraite, Khalifa Haftar, et ont bombardé des positions de groupes d'ex-rebelles islamistes, dont celui d'Ansar Asharia, classée organisation terroriste par Washington. Les ex-rebelles ont riposté avec des canons anti-aériens. Khalifa Haftar, qui a participé à la révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, a lancé vendredi matin une opération contre des groupes qu'il a qualifiés de terroristes à Benghazi, fief de nombreuses milices islamistes lourdement armées. Ces combats ont fait 37 morts. Sa force s'est retirée vendredi dans l'après-midi, mais il s'est dit samedi déterminé à poursuivre son opération contre des milices islamistes à Benghazi. L'armée régulière qui, trois ans après la révolte, n'est toujours pas opérationnelle, a démenti toute implication dans ces affrontements et le gouvernement a condamné l'opération.