Le nombre de mises en chantier de logements a poursuivi son recul en France au mois d'avril tombant sous le seuil des 320 000 sur un an, au plus bas depuis décembre 1998, et celui des permis de construire s'est aussi inscrit en baisse, selon les données publiées hier par le ministère de l'Ecologie et du Développement durable. Sur les trois mois à fin avril, et en données corrigées des variations saisonnières, les mises en chantier ont baissé de 3,4% par rapport au trois mois précédents alors que les permis de construire ont reculé de 2,6%. Sur le seul mois d'avril, la baisse est de 0,6% pour les mises en chantier et de 0,4% pour les permis de construire. En données brutes, 22.390 logements ont été mis en chantier le mois dernier et 69 925 sur les trois mois à fin avril, soit 17,6% de moins par rapport à la même période de 2013. Sur un an, le nombre de mises en chantier ressort à 316.370, repassant sous le seuil de 320 000 pour la première fois depuis janvier 1999 et se rapprochant du point bas de 283.925 touché en mars 1997, au sortir de la crise immobilière de la fin des années 1990. Le nombre de permis de construire délivrés est tombé à 26 614 le mois dernier et 93 884 sur les trois mois à fin avril, soit 22,8% de moins que sur la même période de 2013. Sur un an, il s'établit à 392 659, en baisse de 21,5% par rapport aux douze mois précédents et repassant sous la barre des 400 000 pour la première fois depuis mars 2010. "La construction sombre dans une crise très dure et fausse le jugement sur la croissance dans son ensemble", relève Alexandre Mirlicourtois, économiste à l'institut Xerfi. Il note que sans le BTP, la croissance française ressort à +0,2% au dernier trimestre 2013 comme au premier trimestre 2014, estimant que "cela remet à leur juste place les jugements définitifs sur une France totalement bloquée". Par ailleurs, les prix des logements anciens ont augmenté de 0,1% au premier trimestre 2014 en France, les prix des appartements progressant de 0,3% et ceux des maisons restant stables, selon les chiffres provisoires publiés mardi par l'Insee et les notaires. Sur un an, les prix reculent de 1,4%, dont 1,0% pour les appartements et 1,7% pour les maisons. Au premier trimestre, les prix en Ile-de-France ont augmenté de 0,2%, ceux des appartements de 0,7% et ceux des maisons reculant de 0,9%. Sur un an, ils baissent de 1,6% (-1,2% pour les appartements et -2,3% pour les maisons). S'agissant de Paris seul, les prix des appartements ont augmenté de 0,6% sur le trimestre et reculé de 1,6% sur un an. En province, les prix ont augmenté de 0,1% au premier trimestre (+0,1% pour les appartements et +0,2% pour les maisons). Sur un an, ils décroissent de 1,3% (-0,6% pour les appartements et -1,5% pour les maisons). Le nombre de transactions a poursuivi son redressement, avec un volume de 740 000 sur les douze derniers mois, en hausse de 2,9% par rapport au total à fin décembre.