Faisant le diagnostic général de la situation nationale économique, le chef de l'Etat est revenu dans sa remarquable intervention à l'occasion de la rencontre gouvernement- walis pour mettre le doigt sur l'essentiel des préoccupations d'actualités et les principaux défis auxquels la Nation est confrontée. "Après le rétablissement de la paix, surtout, après avoir ramené l'ensemble des indicateurs au vert ", rappelle d'ailleurs M. Abdelaziz Bouteflika, l'heure est à la réalisation, sinon, à l'achèvement des programmes économiques du développement. D'autant plus que jamais dans l'histoire, l'Algérie n'a bénéficié d'une conjoncture et d'une aisance financière comme celle qu'elle connaît aujourd'hui, qui se traduit notamment, ajoute M. Abdelaziz Bouteflika, par d'importants investissements publics et un appréciable niveau des réserves de change. Quoique, aux yeux de M. Abdelaziz Bouteflika, il ne s'agit pas de savoir si la situation donne à être optimiste ou pas : " il reste encore un long travail qu'il faudrait réaliser". Se voulant explicite, le président de la République, à l'occasion de la présence de tous les walis et des cadres représentant les différents ministères et institutions étatiques, a passé en revue tous les axes sur lesquels repose le développement économique. " Les cadres réglementaires et législatifs qui régissent le fonctionnement des collectivités locales et l'élection de leurs représentants datant de 1967, doivent être revus, car ils sont dépassés et ne sont plus aptes à réaliser des programmes et de 2006…", dira le président Abdelaziz Bouteflika. Le chef de l'Etat estime qu'" il est aujourd'hui indispensable de déterminer un minimum de critères et de compétences que doivent avoir les personnes assumant des responsabilités à la tête des collectivités locales ". Ainsi, la promotion et la qualification des ressources humaines, dans tous les domaines, sont indispensables dans cette réalisation et gestion des différents programmes du développement économique, où sont injectés 144 milliards de dollars. " Nos pays a besoin de gestionnaires professionnels ", dit-il. " Nus avons besoin d'entrepreneurs qui prennent le risquent que suppose toute opération d'investissement ", ajoute-t-il plus loin en faisant remarquer dans le même ordre d'idées, que des mécanismes tels que l'Ansej et la Cnac ont démontré pourtant l'esprit d'initiative et d'entrepreneuriat chez les jeunes investisseurs. M. Abdelaziz Bouteflika note avec satisfaction, la hausse des déclarations d'investissements, déposées auprès des différents guichets de l'Agence nationale du développement et des investissements, Andi, et qui s'élèvent en 2006, à 3219 projets, soit, une hausse de 42 %, par rapport à 2005. Mais, si toutefois l'investissement tarde à se placer, tel que voulu, en Algérie, ceci est dû à certains dysfonctionnements et contraintes dans le dispositif de promotion de l'investissement. M. le président Bouteflika mettra le doigt sur cet aspect de la question en reconnaissant l'existence d'insuffisance. Le chef de l'Etat rappelle que de nombreuses mesures ont été prises et devraient se traduire par l'aplanissement des difficultés liées notamment au problème "casse tête" du foncier. Outre celui-ci, M. Abdelaziz Bouteflika a affirmé que la gestion bancaire de modernisation connaîtra sous l'effet des réformes en cours, une amélioration sensible. La spécialisation des magistrats et la mise en place d'instances compétentes " permettront une plus grande célérité dans le règlement des litiges commerciaux", promet M. Abdelaziz Bouteflika. Au cours de cette rencontre gouvernement- Walis, les travaux enclenchés dans des ateliers porteront sur l'évaluation de l'exécution des décisions et des résolutions prises lors de la dernière rencontre du 25 juin dernier. Enfin, lors de cette conférence, les intervenants auront également à évaluer les conditions d'exécution du programme 2007 et prévenir des futures contraintes qui pourront survenir lors de l'application du programme de l'année prochaine et seront amenés suivant les directives du Président à faire des propositions et des mesures à prendre pour faciliter son application sur le terrain. Dans ce cadre, la réflexion va actuellement vers la mise en place d'une instance de coordination pour la gestion des programmes dans les zones rurales. Hier, le président Abdelaziz Bouteflika a saisi l'opportunité pour exhorter aussi, les responsables locaux à s'approcher des citoyens, à être à leur écoute, pour s'enquérir de la compréhension et de l'adhésion de tous aux différents programmes en cours. "Il serait plus facile de joindre un haut fonctionnaire au Kremlin ou à la Maison blanche que de rencontrer nos walis ", ironise le président Abdelaziz Bouteflika, avant d'ajouter sur un ton plus grave : " Il m'est difficile à moi aussi, d'où je suis de joindre un wali ".