La disparition du nouveau-né Laith Mahfoud Kaoua du CHU Benbadis de Constantine n'arrête pas de provoquer des remous au sein de la population locale, qui ne comprend pas comment une telle chose a pu se produire. Les parents du bébé sont toujours dans l'expectative. Suite à l'enquête enclenchée par les services de sécurité, au lendemain de la sa disparition, dans la nuit du 26 au 27 mai, six employés du CHU ont été suspendus, dont des médecins. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf a précisé, dans une déclaration à la presse en marge d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée au débat sur le plan d'action du gouvernement, que les fonctionnaires suspendus "ne sont pas forcément impliqués, mais ont une responsabilité dans ce qui s'est passé dès lors qu'ils étaient de permanence au moment des faits". M. Boudiaf, tout en rappelant qu'une enquête est menée actuellement par les services de sécurité pour déterminer les circonstances de cet enlèvement, n'a pas exclu l'existence d'une "complicité" dans cette affaire. Il a indiqué, à ce propos, que les établissements hospitaliers seront renforcés par des caméras de surveillance en guise de mesure préventive.
Louh instruit les autorités d'agir avec fermeté De son côté, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a indiqué avoir donné des instructions au procureur général près la Cour de Constantine afin d'"agir avec fermeté", en coordination avec la police judiciaire, en vue de faire toute la lumière sur les conditions d'enlèvement, dernièrement, d'un nourrisson au CHU de Constantine. M. Louh a affirmé avoir donné "ce matin des instructions au procureur général près la Cour de Constantine afin d'agir avec fermeté, en coordination avec la police judiciaire, en vue de faire la lumière sur les conditions d'enlèvement d'un nourrisson à l'hôpital de Constantine". Le ministre a qualifié ce crime de "grave" car étant survenu dans un hôpital, suscitant ainsi l'indignation de l'opinion publique. Il a appelé les autorités judiciaires à assumer pleinement leur rôle en particulier la police judiciaire qui est appelée à rechercher les criminels et à les traduire devant la justice, conformément à la loi. Cet enlèvement est une affaire de sécurité publique, a-t-il indiqué, soulignant la nécessité d'intensifier les investigations menées par la police judicaire en vue de faire la lumière sur cette affaire et rechercher le ou les criminels. Par ailleurs, le ministre de la Justice a affirmé que la mesure relative à la levée de l'interdiction de sortie du territoire algérien, "sauf décision contraire de la justice", ne concerne pas uniquement les personnes concernées par la réconciliation nationale mais tous les Algériens. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de l'approfondissement de la réforme de la justice, prévue par le plan d'action du gouvernement notamment en ce qui concerne le respect des libertés individuelles et des droits fondamentaux du citoyen. Le secteur de la justice insistera dans son programme sur "l'édification d'un Etat de droit qui garantit l'indépendance du pouvoir judiciaire", a-t-il soutenu.