Les cours des denrées agricoles se sont encore dépréciés cette semaine à Chicago, la météo restant quasi idéale pour des récoltes abondantes et les autorités américaines n'ayant apporté aucune surprise de taille dans leur rapport mensuel sur l'offre et la demande mondiales. Sur le marché du maïs, "c'est simple, les nouvelles haussières se font rares", souligne Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors. Selon les nouvelles prévisions du ministère américain de l'Agriculture diffusées mercredi, "on se rapproche d'une moisson record", explique-t-il. Selon les enquêtes de qualité, quelque 75% du maïs est considéré comme bon à excellent. Les conditions météorologiques font du Midwest un "jardin idéal" pour la croissance de la céréale, ajoute le spécialiste. Un autre facteur pesant sur les cours est la décision de la Chine de suspendre l'achat de drêches de distilleries issues de la production d'éthanol, fabriqué à partir de maïs, en raison de la présence d'une substance génétiquement modifiée. "Ce problème va peut-être finir par se résoudre mais en attendant, tout élément affectant la demande est considéré comme négatif", remarque Jason Britt de Central States Commodities. Du côté du soja, "les cours ont fait preuve de résilience pendant des mois en raison du faible niveau des réserves aux Etats-Unis", rappelle Dewey Strickler. "Mais cela semble commencer à changer au fur et à mesure que le marché envisage l'idée d'une potentielle moisson record", ajoute-t-il en soulignant que les premières estimations sur la qualité de la récolte sont particulièrement bonnes. Dans son rapport mensuel, l'USDA a bien révisé à la baisse sa prévision de stocks de fin de campagne aux Etats-Unis mais, à la surprise des analystes, a aussi laissé inchangé ses anticipations d'exportations pour la campagne 2013/2014. Le marché du blé est de son côté "un peu tombé en disgrâce ces dernières semaines en raison d'un regain de pluies dans la région des Plaines du Sud", importante zone de production de la céréale qui souffrait fortement jusqu'en mai d'un manque d'humidité, remarque Dewey Strickler. "Mais on n'a pas vraiment vu d'amélioration de la qualité au cours des trois dernières semaines", ajoute-t-il. Les cours du blé ont aussi pâti cette semaine de la révision à la hausse de la récolte mondiale. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le plus vendu actuellement, évoluait vendredi à la mi-séance à 4,4925 dollars contre 4,5900 dollars à la clôture il y a une semaine. Le boisseau de blé pour la même échéance s'échangeait à 5,9125 dollars contre 6,1825 dollars vendredi dernier. Le boisseau de soja également pour livraison en juillet cotait à 14,2425 dollars contre 14,5700 dollars en fin de semaine dernière.