Le pétrole coté à New York a terminé en baisse avant-hier pour la septième séance consécutive, plombé par la perspective d'un retour sur le marché du brut libyen et l'apaisement des craintes sur la production irakienne. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août a lâché 53 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 103,53 dollars, son plus bas niveau en clôture depuis le 6 juin. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 110,24 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 40 cents par rapport à la clôture de vendredi. Vers 15H10 GMT, le Brent est tombé à 110,09 dollars, son minimum depuis le 12 juin. Pour le WTI, c'est la plus longue série de séances consécutives à la baisse depuis décembre 2009, a fait observer Bart Melek de TD Securities. La principale raison de ce repli conséquent des prix de l'or noir est, selon lui, la baisse des tensions géopolitiques dans les pays producteurs de brut au Moyen-Orient. En Irak d'une part, on ne craint plus vraiment que les insurgés sunnites de l'Etat islamique viennent bientôt détruire des champs pétroliers dans le sud du pays, a-t-il expliqué. Les cours du brut avaient en effet nettement grimpé juste après le début de l'offensive fulgurante des rebelles le 9 juin. Mais les combats sont restés circonscrits au nord et à l'ouest du pays, épargnant pour l'instant la partie méridionale du pays où sont situées la majorité des infrastructures pétrolières. Les cours des produits pétroliers sont aussi mis sous la pression des informations en provenance de Libye selon lesquelles les exportations vont commencer à s'intensifier depuis les deux terminaux clés de Ras Lanouf et al-Sedra après leur passage sous le contrôle des forces gouvernementales, a indiqué Matt Smith de Schneider Electric. Ces deux terminaux ont une capacité conjointe d'environ 500 000 barils par jour (b/j). La semaine dernière, les autorités libyennes et les rebelles autonomistes de l'Est avaient annoncé la fin de la crise pétrolière qui paralysait le secteur pétrolier du pays depuis un an. La Compagnie nationale de pétrole (NOC) a levé la clause de force majeure sur les acheminements de brut en partance de ces deux ports. Les premiers chargements peuvent donc être attendus dans les prochains jours, ont signalé les experts de Commerzbank. Les perturbations qui affectaient le secteur pétrolier libyen depuis un an ont provoqué une forte chute de la production du pays, par moment réduite à moins de 200 000 b/j, contre environ 1,5 million de b/j en temps normal. Autre facteur baissier pour le marché de l'énergie, les tensions en Ukraine entre forces gouvernementales et rebelles pro-russes persistent mais Moscou n'a pas réagi très vigoureusement devant les succès remportés par l'armée ukrainienne face aux insurgés dans l'est du pays, laissant penser aux investisseurs que la Russie n'interviendra pas militairement dans le pays. Cette absence de risques géopolitiques majeurs imminents couplée au niveau toujours élevé des stocks de brut aux Etats-Unis pèsent sur les prix. Selon Bart Melek, les cours pourraient encore descendre jusqu'à 103 dollars avant de rencontrer un peu de résistance. En Asie, les cours du pétrole étaient tiraillés dans les échanges matinaux entre des perspectives de hausse de la demande aux Etats-Unis et une baisse des inquiétudes sur les exportations de brut irakiennes. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août cédait 1 cent à 104,05 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord, livraison en août lui aussi, prenait 18 cents à 110,82 dollars.