La Banque de France (BdF) a confirmé sa prévision de croissance de 0,2% du produit intérieur brut (PIB) français au deuxième trimestre, dans sa troisième estimation, publiée avant-hier. Ce pronostic est un peu plus pessimiste que celui de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui table sur une croissance de 0,3% au deuxième trimestre. La Banque de France observe que la production industrielle a progressé légèrement en juin, surtout dans les secteurs naval, aéronautique, ferroviaire et agroalimentaire. Les chefs d'entreprises prévoient une hausse de la production en juillet. L'indice du climat des affaires (ICA) dans l'industrie s'établit à 97, inchangé par rapport à mai. Dans les services, l'activité est stable mais les chefs d'entreprises misent sur une progression en juillet. L'indicateur du climat des affaires dans les services est resté stable à 93, demeurant sous la barre des 100, sa moyenne depuis 1987.
Baisse du déficit commercial Le déficit commercial de la France s'est creusé en mai, à 4,9 milliards d'euros, retombant ainsi à son niveau de mars après une légère réduction en avril (-4,1 milliards), a annoncé le ministère des Finances. Les exportations en mai ont atteint 36,1 milliards, en très légère hausse sur un mois, et les importations 40,9 milliards d'euros, en plus franche progression sur un mois. A titre de comparaison, l'Allemagne a pour sa part annoncé mardi un excédent commercial de près de 19 milliards d'euros en mai. Le service des Douanes, qui établit cette statistique, a expliqué la dégradation du solde en France par "une poussée des importations (...) particulièrement marquée pour les produits pétroliers raffinés et pour les oeuvres d'art". Dans ce dernier cas, l'effet négatif sur le solde commercial s'explique par le rapatriement en France d'une "très importante collection". En revanche, les Douanes ont noté une évolution "très positive pour l'industrie aéronautique et spatiale, du fait de livraisons exceptionnelles de satellites", avec plus de 400 millions d'euros de grands contrats). Elles ont également relevé une "amélioration sensible" pour les produits chimiques. Par zone géographique, le solde commercial s'est surtout dégradé dans les échanges avec l'Amérique (baisse des exportations et hausse des importations dans l'aéronautique notamment) et le Proche et Moyen-Orient (hausse des achats d'hydrocarbures). Le déficit avec l'Union européenne est lui resté stable, la progression des importations étant compensée par une hausse des exportations aéronautiques et spatiales. Une baisse des approvisionnements énergétiques a au contraire permis d'améliorer le solde des échanges avec les pays de l'Europe hors UE. La balance commerciale de la France s'est améliorée vis-à-vis de l'Asie (fortes livraisons spatiales et aéronautiques) et de l'Afrique (plus importants envois de médicaments). En données cumulées (janvier à fin mai), la France affiche un déficit de 23,1 milliards d'euros. Le déficit commercial de la France, qui avait atteint en 2011 un record historique, a continué de reculer en 2013 pour s'établir à 61,2 milliards d'euros. Le gouvernement espère un nouveau recul cette année, grâce à la reprise chez les principaux partenaires commerciaux du pays, notamment en Europe.
Déficit de l'Etat en baisse Le déficit de l'Etat français s'est établi fin mai à 64,3 milliards d'euros, en amélioration de 8,3 milliards sur un an, grâce notamment à de meilleures recettes, a annoncé Bercy. Au 31 mai 2014, les recettes du budget général (nettes des remboursements et dégrèvements) se sont établies à 124 milliards d'euros (117,6 milliards à fin mai 2013), en hausse de 6,4 milliards d'euros, a précisé le ministère des Finances dans un communiqué. Bercy a rappelé que les prévisions de recettes fiscales nettes de l'Etat avaient été révisées à la baisse de 5,3 milliards d'euros dans le dernier collectif budgétaire, "en raison des moins-values constatées en fin d'année 2013", notamment sur l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les sociétés. Cet écart entre prévision et exécution a été vivement critiqué, notamment par la Cour des comptes dans son dernier rapport. "S'agissant de l'impôt sur le revenu, l'écart constaté à fin mai par rapport à la même période l'année dernière résulterait notamment d'un effet calendaire lié à la fusion des avis d'imposition d'impôt sur le revenu et de contributions sociales", a expliqué le ministère. Les dépenses (budget général et prélèvements sur recettes) ont diminué de 2,7 milliards en mai à 166,6 milliards contre 169,4 milliards un an auparavant. "Déduction faite des dépenses exceptionnelles (investissements d'avenir, dotation au Mécanisme Européen de Stabilité et à la Banque Européenne d'Investissement), le montant des dépenses ressort en diminution de 2,6 milliards par rapport au 31 mai 2013", a précisé Bercy. Quant au déficit des comptes spéciaux, jugé "pas significatif à ce stade de l'année" car appelé à se résorber au dernier trimestre, il s'est creusé en mai à 21,7 milliards d'euros contre 20,9 milliards il y a un an. Bercy explique ce glissement par "le fonctionnement du compte d'avances aux collectivités territoriales, par lequel l'Etat avance, en début d'année, aux collectivités le produit des impôts locaux avant de percevoir effectivement, en fin d'année, ce produit". La France s'est engagée auprès de ses partenaires européens à réduire fortement son déficit public (Etat, Collectivités territoriales, Protection sociale) en 2014 en le faisant passer de 4,3% à 3,8% de son produit intérieur brut à la fin de l'année.