La production industrielle est restée stable en juin par rapport à mai, mois au cours duquel le repli a été légèrement plus marqué qu'annoncé précédemment, a indiqué l'Insee. Au mois de mai, la production industrielle s'est repliée de 2,1%, contre -1,9% estimé auparavant, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques. La production industrielle s'est réduite de 0,6% au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre et de 1,9% par rapport au deuxième trimestre de l'année dernière. Dans la seule industrie manufacturière (hors activités minière et construction), la production a grignoté 0,1% en juin en volume, après un repli de 1,1% en mai. Mais elle a diminué de 1,2% au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent et de 3,1% par rapport au deuxième trimestre 2011. Sur un mois, la production a augmenté de 0,5% dans les autres produits industriels marquée par une hausse de 2,7% dans le textile, habillement, cuir et chaussures et de 2,5% dans le bois, papier et imprimerie. Mais elle a reculé de 1,1% dans la chimie, de 1,3% dans le caoutchouc, plastique et de 0,3% dans la pharmacie. La production a reculé de 1,7% dans les matériels de transport sous l'effet en particulier d'une chute de 3% dans l'automobile. Elle est quasi stable (-0,2%) dans les équipements électriques, électroniques, informatiques, machines avec une baisse de 4% dans les produits informatiques, électroniques et optiques tandis qu'elle a bondi de 3,3% dans les équipements électriques. La cokéfaction et le raffinage se sont envolés de 13,6% à la suite de la reprise d'activité d'une raffinerie mi-juin, a expliqué l'Insee. L'Insee a constaté que la baisse trimestrielle avait surtout affecté les matériels de transport (-3,7% par rapport au 1er trimestre), les autres produits industriels (-0,6%) et les équipements électriques, électroniques, informatiques, machines (-1,9%). La production manufacturière a progressé de 3,2% dans les industries extractives, énergie et eau, et de 0,7% dans la cokéfaction et le raffinage. En ce qui concerne le "net repli" par rapport au deuxième trimestre 2011, l'Insee a précisé que le raffinage avait particulièrement souffert (-13,1%), tout comme les matériels de transports (-6%) et les autres produits industriels (-3,2%). Les équipements électriques, électroniques, informatiques, machines ont vu leur production baisser de 2,8%. Le PIB de la France reculerait de 0,1% au 2e trimestre L'économie française devrait avoir enregistré une légère contraction au deuxième trimestre sous l'effet d'une consommation atone et surtout d'un ralentissement de l'investissement des entreprises qui risque d'hypothéquer aussi sa croissance future. Le produit intérieur brut de la période, dont le chiffre préliminaire sera publié mardi par l'Insee, est anticipé en baisse de 0,1% par 31 économistes interrogés par Reuters, dont les estimations vont d'une croissance nulle à un repli de 0,5%. La Banque de France table sur un recul de même ampleur et vient de publier une première estimation du PIB du 3e trimestre qui serait aussi en baisse de 0,1%, des prévisions qui, si elles se confirmaient, signifieraient que l'économie française est entrée en récession. Dans ses dernières prévisions, fin juin, l'Insee escomptait un deuxième trimestre 2012 en croissance nulle, tout comme le premier, avant un léger rebond au second semestre qui permettrait au PIB de progresser de 0,4% sur l'année, soit légèrement plus que les attentes du gouvernement (+0,3%). Les enquêtes publiées depuis font apparaître une baisse du moral des ménages, sur fond de poursuite de la montée du chômage, comme des industriels qui sont confrontés à une conjoncture internationale difficile, avec pour conséquence l'absence de ressorts sur lesquels un rebond pourrait s'appuyer. "J'ai peur qu'on ait un chiffre sans grand relief, avec une demande faible, ce qui est attendu, mais surtout une composante investissement des entreprises qui risque d'être décevante" estime Philippe Waechter, responsable des études économiques de Natixis Asset Management. La croissance 2013 menacée "Il y a un vrai souci de ce côté en Europe aujourd'hui et la faiblesse de l'investissement pose des problèmes pour la croissance potentielle à venir", a-t-il ajouté. Le net ralentissement des importations de l'Allemagne constaté en juin ou le chiffre décevant des exportations chinoises de juillet sont autant d'autres signes de l'environnement dégradé du moment. Ludovic Subran, chef économiste de l'assureur crédit Euler Hermes, juge de même que l'investissement des entreprises est la clé de la croissance, l'élection présidentielle française n'ayant pas vraiment créé de choc de confiance dans l'opinion. Mais selon lui, le risque est aujourd'hui qu'il ralentisse encore plus que prévu en début d'année, les entreprises, déjà en panne de compétitivité, s'adaptant à la conjoncture. "L'investissement des entreprises est la seule composante de la croissance qui n'a pas retrouvé son niveau d'avant la crise de 2008-2009", souligne-t-il. "On souffre du fait que cette composante stagne et n'a plus de contribution positive à la croissance en France", ajoute l'économiste, en appelant de ses voeux une politique de soutien du gouvernement. Les prévisions actuelles, si elles se confirment, ne devraient avoir qu'un impact limité sur l'objectif de croissance du gouvernement pour 2012, qui sous-tend celui d'un retour des déficits publics à 4,5% du PIB. Il en serait tout autrement pour 2013, où l'objectif de croissance de 1,3% retenu à ce jour, avec des déficits ramenés à 3,0%, risque d'être hors de portée en l'absence de tout rebond au deuxième semestre. Le déficit de l'Etat a reculé de 4,6 milliards d'euros en juin sur un an Le déficit de l'Etat a reculé de 4,6 milliards d'euros en juin sur un an, à 56,7 milliards d'euros, en raison de la hausse des recettes fiscales et du produit exceptionnel des fréquences téléphoniques de la 4G, a annoncé le ministère du Budget. Cette plus-value est en partie compensée par un rythme plus soutenu de comptabilisation des dépenses en début d'année, a cependant précisé Bercy dans un communiqué. Le déficit de l'Etat s'était établi à 61,3 milliards d'euros à fin juin 2011. Au 30 juin 2012, les dépenses (budget général et prélèvements sur recettes) ont atteint 185,2 milliards d'euros contre 179,1 milliards un an plus tôt, selon le ministère. La progression des dépenses est toutefois conforme à la prévision de la seconde loi de finances rectificative pour 2012, adoptée par le Parlement le 31 juillet, précise-t-il. Après avoir corrigé ses défauts de jeunesse, le nouveau système d'information financier Chorus a par ailleurs permis aux ministères de démarrer plus tôt leur gestion cette année. Les recettes du budget général (nettes des remboursements et dégrèvements) se sont établies à 145,3 milliards d'euros contre 139,6 milliards à fin juin 2011. Les encaissements de recettes fiscales sont également en ligne avec la seconde loi de finances rectificative. Pour mémoire, ajoute le ministère du Budget, les produits de l'impôt sur les sociétés et de la TVA ont été, à cette occasion, revus à la baisse respectivement de 3,4 milliards d'euros et 1,4 milliard. Le produit des recettes non fiscales enregistré à fin juin s'élève à 7,3 milliards d'euros, contre 6,0 milliards à fin juin 2011. L'écart à la hausse résulte notamment de la recette exceptionnelle enregistrée en janvier avec les fréquences de la 4G. Le solde des comptes spéciaux s'est établi quant à lui à -16,8 milliards d'euros contre -21,8 milliards un an plus tôt, évolution qui "reste encore peu significative" selon le ministère, exception faite, là aussi, des recettes de la 4G. La chute de l'emploi intérimaire s'accentue en juin L'emploi intérimaire a baissé de 1,4% en juin par rapport au mois précédent et accuse un repli de 9% sur un an, selon des données publiées par Pôle emploi. Considéré comme un indicateur avancé du marché de l'emploi, le nombre d'intérimaires, en baisse depuis juillet 2011, avait brièvement renoué avec une tendance positive en février (+1%) et mars (+1,2%) avant de chuter de nouveau en avril (-2,1%) et en mai (-1,4%). Fin juin, le nombre d'intérimaires s'établissait à 605 200, soit 59 600 de moins qu'un an plus tôt. En juin, seul le tertiaire a vu ses effectifs augmenter (+0,4%), tandis que l'industrie et la construction ont connu des baisses de 2,7% et 1,9%. Sur un an, les femmes sont globalement davantage victimes de cette baisse (-9,8% contre -8,7% pour les hommes). Mais chez les moins de 20 ans, elles sont au contraire plus épargnées (-14,9% contre -20% pour leurs homologues masculins). De fin juin 2011 à fin juin 2012, l'emploi intérimaire baisse dans toutes les tranches d'âge. Si toutes les catégories socioprofessionnelles connaissent une évolution annuelle négative, les ouvriers non qualifiés sont les plus touchés (-11,6%). Chez les cadres et professions intermédiaires, la baisse est un peu moins marquée (-6,2%). Sur un an, toutes les régions sont frappées par cette baisse, Languedoc-Roussillon et Franche-Comté figurant au premier rang, avec des chutes des effectifs intérimaires de 20,3% et 20%. La demande de crédit attendue en repli par les banques au 3e trimestre Environ un tiers des banques anticipent une baisse de la demande de crédit des entreprises et des particuliers au troisième trimestre 2012, les autres prévoyant un maintien, selon une étude réalisée par la Banque de France et publiée cette semaine. En matière de crédit aux entreprises, 31% des banques (les réponses sont pondérées selon le poids de chaque établissement) prévoient que la demande va diminuer quelque peu durant le troisième trimestre, selon l'enquête mensuelle sur la distribution du crédit en France. Dans le même temps, le solde, soit 69% des établissements, considère que la demande va rester à peu près inchangée. Quant au crédit à l'habitat pour les particuliers, 34,2% des banques pensent que la demande va se replier légèrement, tandis que 58,5% pensent qu'elle n'évoluera pas. Dans les deux cas, aucune banque ne prévoit d'évolution en matière de conditions d'octroi. En juillet, la demande de crédit des entreprises est restée inchangée pour 80% des établissements, seuls 17% faisant état d'une baisse (3% évoquent une hausse). Pour les prêts immobiliers, 16,1% rapportent une baisse, 15,2% une hausse et 68,7% un maintien.