La zone euro est officiellement sortie de récession au deuxième trimestre en enregistrant un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 0,3%, a indiqué cette semaine l'office européen des statistiques Eurostat en publiant une première estimation de cet indicateur. C'est mieux qu'attendu: les analystes tablaient initialement sur un PIB en hausse de 0,2% sur la période d'avril à juin, après six trimestres consécutifs de repli correspondant à la plus longue phase de récession de l'histoire de la zone euro. Cette bonne surprise est liée aux chiffres de croissance allemand et français, publiés mercredi matin, qui sont tous deux ressortis au-delà des attentes. En Allemagne, la croissance a accéléré de 0,7% au printemps, grâce à un effet de rattrapage après un premier trimestre atone. La consommation, et surtout les investissements ont nettement contribué à ce regain d'activité qui replace la première économie européenne en position de locomotive pour l'ensemble de la zone euro. Mais c'est de France qu'est venue la surprise: non seulement la deuxième économie de la zone euro est sortie de récession, mais elle a également enregistré un rebond plus important qu'attendu de son activité (à 0,5% contre 0,2% prévu initialement). Il s'agit du sursaut le plus important de l'économie française depuis le premier trimestre 2011. Autre bonne nouvelle: le Portugal est sortie de récession au deuxième trimestre, avec un bond de 1,1% de son PIB pour la première fois depuis plus de deux ans. Malgré ces bonnes nouvelles, il est trop tôt pour crier victoire, soulignent les analystes. Si la zone euro est bien sortie de récession, la crise de la dette dans les pays les plus fragiles n'a pas atteint son terme, estime Jonathan Loynes, du cabinet Capital Economics. Même s'il y a des signes d'amélioration en Italie (-0,2% de PIB) et en Espagne (-0,1% du PIB), les deux pays sont encore en récession au printemps. A Chypre, l'activité s'est encore repliée de 1,4% au deuxième trimestre, après une baisse de 1,7% au trimestre précédent. Enfin, les Pays-Bas sont restés eux aussi en récession au deuxième trimestre, avec un PIB se repliant de 0,2%.
La reprise à portée de main mais il faut poursuivre les réformes Le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn, a estimé que la reprise était à portée de main après les chiffres attestant de la sortie de récession de la zone euro, mais il a incité les pays de l'Union monétaire à poursuivre les réformes. Une reprise durable est maintenant à portée de main, mais seulement si nous persévérons sur tous les fronts de notre réponse à la crise: maintenir le rythme des réformes économiques, reprendre le contrôle de notre montagne de dettes, à la fois publiques et privées, et bâtir les piliers d'une véritable union économique et monétaire, a affirmé M. Rehn sur son blog. J'espère qu'il n'y aura pas de déclarations prématurées, d'autosatisfaction affirmant que " la crise est finie ", car nous savons tous qu'il existe encore d'importants obstacles à surmonter, a-t-il poursuivi, citant les écarts de croissance entre pays, le chômage élevé en Espagne et en Grèce notamment, où il risque d'y avoir une génération perdue. Il ne faut oublier que des millions de citoyens européens souffrent toujours de cette crise. Pas de triomphalisme, a renchérit le commissaire en charge des Services financiers, Michel Barnier, qui lui aussi a appelé à poursuivre les réformes structurelles pour consolider la croissance Il a rappelé que réformes structurelles n'étaient pas synonyme d'austérité, répondant aux critiques régulièrement faites à la Commission. Non l'austérité n'est pas la ligne de la Commission! Mais la réforme, la régulation financière et la coordination de nos politiques, a affirmé M. Barnier sur son compte twitter, appelant à tirer enfin et ensemble les leçons de la crise et de nos faiblesses!
Excédent commercial de 17,3 milliards d'euros La zone euro a enregistré un excédent commercial de 17,3 milliards d'euros en juin, après un excédent de 14,5 milliards d'euros en mai (chiffre révisé), selon les premières estimations publiées, avant-hier, par l'office européen de statistiques Eurostat. En juin par rapport à mai, les exportations corrigées des variations saisonnières ont augmenté de 3% et les importations de 2,5%, précise Eurostat. Un an plus tôt, en juin 2012, la zone euro avait enregistré un excédent commercial de 12,8 milliards d'euros. En juin 2013, l'ensemble de l'UE a enregistré un excédent commercial de 9,9 milliards d'euros. Sur la période allant de janvier à mai 2013, le déficit de l'ensemble de l'UE dans le domaine de l'énergie a diminué, à 157,5 milliards d'euros contre 178,5 milliards d'euros sur la même période un an plus tôt. L'excédent pour les produits manufacturés a augmenté, à 163 milliards d'euros contre 133,3 milliards d'euros un an plus tôt. Les importations en provenance de la plupart des partenaires de l'UE ont diminué sur la période de janvier à mai par rapport à la même période de l'an dernier, à l'exception de celles en provenance de Turquie et d'Inde (+4% chacun). Les baisses les plus importantes ont concerné les importations en provenance de Norvège et du Japon (-15% chacun) ainsi que du Brésil (-13%). En ce qui concerne les exportations de l'UE, les tendances sont plus disparates. La plus forte hausse a été enregistrée pour les exportations vers la Suisse (+33%) et la baisse la plus marquée pour celles à destination de l'Inde (-4%). S'agissant du commerce total des Etats membres, l'Allemagne (+81 milliards d'euros en janvier-mai 2013) a affiché le plus fort excédent, suivie des Pays-Bas (+24,3 milliards d'euros), de l'Irlande (+15,3 milliards d'euros) et de l'Italie (+8,7 milliards d'euros). La France (-32,9 milliards d'euros) a accusé le plus fort déficit, suivie du Royaume-Uni (-26,1 milliards d'euros) et de la Grèce (-8 milliards d'euros).
Comptes courants: surplus de 16,9 milliards d'euros La balance des comptes courants de la zone euro a enregistré en juin un excédent de 16,9 milliards d'euros, en baisse sur un mois, selon un chiffre provisoire corrigé des variations saisonnières publié vendredi par la Banque centrale européenne (BCE). En mai, l'excédent des comptes courants, mesure la plus large des échanges de la zone euro avec le reste du monde en termes de biens, services et flux financiers, s'était élevés à 19,5 milliards d'euros, selon un chiffre revu vendredi en légère baisse (19,6 milliards annoncés le mois dernier). Le surplus de juin reflète une balance des biens en excédent de 11,8 milliards d'euros ainsi qu'un surplus de la balance des services (8,7 milliards d'euros) et des revenus (6,4 milliards d'euros), qui ont largement compensé le déficit de 10,1 milliards d'euros de la balance des transferts courants. Sur une période cumulée de 12 mois, de juin 2012 à juin 2013, la balance des comptes courants de la zone euro en données ajustées a dégagé un excédent de 196,1 milliards d'euros, ce qui représente 2,1% du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro. L'an dernier à la même période, cet excédent s'était affiché à 66,1 milliards d'euros. Cette augmentation s'explique avant tout par la forte progression du surplus de la balance des biens (152,7 milliards d'euros contre 53,3 milliards à la même période l'an dernier), et dans une moindre mesure par celle de la balance des revenus (57,9 milliards contre 35,7 milliards en juin 2012) et des services (95 milliards d'euros après 86,3 milliards d'euros), alors que le déficit des transferts courants est resté stable à environ 109 milliards d'euros.
Inflation stable en juillet L'inflation est restée stable dans la zone euro en juillet, à 1,6% sur un an, a confirmé l'office européen de statistiques Eurostat qui a publié une seconde estimation de cet indicateur. Le taux d'inflation, qui était remonté à 1,6% en juin après avoir atteint 1,4% en mai, reste loin de ses niveaux d'il y a un an: en juillet 2012, il s'était établi à 2,4%. Les principales composantes de l'inflation sont en juillet l'alimentation, les boissons alcoolisées et le tabac avec le taux annuel le plus élevé (3,5% contre 3,2% en juin), suivis de l'énergie (1,6%, stable) et des services (1,4%, stable). Les taux d'inflation les plus élevés ont été relevés, au sein de la zone euro, en Estonie (3,9%) et aux Pays-Bas (3,1%), et le plus faible en Grèce (-0,5%). Le chiffre de juillet reste bien en-dessous de l'objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE), dont le mandat est de maintenir l'inflation proche (mais en-dessous) du seuil de 2% à moyen terme.
Production industrielle en hausse La production industrielle a progressé de 0,7% en juin dans la zone euro, selon des données publiées par l'office européen de statistiques Eurostat. Cette hausse intervient après un léger repli de 0,2% le mois précédent, selon un chiffre révisé (-0,3% annoncé précédemment). La hausse de juin est due essentiellement à celle des biens de consommation durables (+4,9%) et dans une moindre mesure, des biens d'investissement (+2,5%). Les biens intermédiaires ont vu leur production augmenter de 0,5% en juin tandis que les biens de consommation non durables ont reculé de 0,6% et la production d'énergie de 1,6%. Parmi les Etats membres de la zone euro pour lesquels des données sont disponibles, les hausses les plus importantes ont été enregistrées en Irlande (+8,7%), en Allemagne et en Grèce (+2,5% chacun) et les plus fortes baisses aux Pays-Bas (-4,1%), au Portugal (-2,8%) et en France (-1,5%). Dans l'ensemble de l'Union européenne, la production a augmenté de 0,9% en juin par rapport à mai. Sur un an, elle a progressé de 0,4% dans l'ensemble de l'UE et de 0,3% en zone euro.