L'Algérie célèbre l'Année internationale de la pomme de terre et le gouvernement est disposé à mettre le prix pour aider les agriculteurs. L'agriculteur algérien n'a pas encore acquis la culture et le savoir-faire d'exportation de ses produits. C'est ce qu'a déclaré hier à Alger, Mohamed Bennini, directeur général de l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex), lors de la célébration de l'Année internationale de la pomme de terre. L'objectif de cette célébration est la sensibilisation de l'opinion publique sur le rôle fondamental de la pomme de terre dans l'agriculture, l'économie et la sécurité alimentaire mondiale. Au-delà des difficultés financières, l'agriculteur ne peut pas exporter sa production et plus spécialement les produits frais. «Afin de rivaliser avec les pays voisins, à savoir le Maroc et la Tunisie, l'agriculteur doit faire des efforts considérables à travers l'amélioration des autres facteurs, notamment l'industrialisation, le conditionnement, la congélation et l'emballage», indique M.Bennini. Selon l'intervenant, les agriculteurs devront se réunir dans une seule association afin de travailler ensemble et réduire les coûts d'exportations. «Le gouvernement algérien est prêt à mettre le paquet pour aider ses agriculteurs», affirme-t-il. Les exportations algériennes de produits agricoles s'élèvent à 30 millions de dollars US par an dont 5 millions de dollars d'exportation de produits frais. Parmi ceux-ci, les dattes viennent en première position, devant les agrumes. La nouveauté, cette année, est l'exportation de 20 tonnes de châtaignes vers la rive nord de la Méditerranée. Il explique, d'autre part, que 120.000 tonnes de pomme de terre sont en stock cette année et que 20.000 autres tonnes sont destinées à l'exportation. Evoquant la production de la pomme de terre en Algérie, Mokrane Nouad, expert en la matière, indique que l'Algérien consomme 55 kilos de pomme de terre par an et que l'Algérie a produit 1,8 million de tonnes cette année avec 120 variétés existantes. L'Algérie est loin de figurer au premier rang des pays méditerranéens actifs en matière d'échanges de fruits et légumes frais. Mais le vif intérêt que portent les opérateurs étrangers à l'Algérie, tant en termes de «sourcing» qu'en termes de marché, est un signe avant-coureur du renouveau de cette filière. Durant les 20 dernières années, l'économie de rente pétrolière avait exclu l'agriculture des priorités d'investissement. Le réveil des filières horticoles algériennes est actuellement perceptible et des investisseurs algériens s'y engagent, aussi bien dans le secteur de l'arboriculture fruitière que dans celui du maraîchage ou de la filière pomme de terre.