A première vue, l'objectif du Sommet Etats-Unis-Afrique est de renforcer le partenariat entre les deux parties et de favoriser le développement inclusif et durable sur le continent. Les séries de discussions qui ont marqué les travaux de cette rencontre ont porté notamment sur des thèmes importants: "Investir en Afrique"; "Paix et stabilité régionale"; et "Gouvernance pour la génération future". Le président du Sénégal, Macky Sall, qui représente à ce sommet à la fois son pays et également en sa qualité de président du Comité d'orientation des chefs d'Etat et de gouvernement du NEPAD, estime que c'est un sommet pour la première fois sous ce format entre l'Afrique et les Etats-Unis et qui devrait être un moment de "déclic" pour apporter des réponses attendues sur la coopération commune sur des thèmes actuels: "la sécurité" et la paix en Afrique, les thématiques sur la jeunesse, l'avenir du continent, et sur l'investissement surtout". Pour ce dirigeant africain, depuis la mise en place de l'AGOA, il y a plus de dix ans, "nous avons compris que l'avenir des relations c'était moins l'aide que le partenariat à partir de l'investissement et du commerce. Mais il y a des obstacles, 10 ans après, 12 ans après nous devons faire le point et donner une nouvelle dynamique à cette coopération entre l'Afrique et les Etats-Unis". Les propos du Président Macky sont tout à fait réels. Si les Etats-Unis dans un esprit de partenariat sain avec l'Afrique introduisaient leurs investissements et l'instauration d'une coopération sans contrainte, le tableau actuel changerait d'emblée. Les pays africains non seulement arriveraient à satisfaire leurs besoins, mais aussi auraient des excédents. Donc ce n'est pas la faute de ces pays, ni celle de leurs peuples, puisque des siècles durant ils ont été maintenus dans un état arriéré. Les Etats-Unis sont-ils en mesure d'aider le Continent noir? Tout le monde est entièrement convaincu. Or, ici encore, la question touche à la coexistence pacifique et à la sécurité. Aujourd'hui, l'attitude impérialiste américaine cherche à intimider certains Etats au sujet de la pénétration porteuse de la Chine et de la Russie en Afrique. Cette attitude est évidente. Mais y-a-t-il une autre issue? Oui, certes! L'issue consiste à ce que les pays africains se chargent eux-mêmes de leur épanouissement, de leur économie et de leurs propres problèmes sans aucune intervention étrangère. Mais pour ce faire, il faut que les Etats-Unis, grande puissance mondiale, les aident en leur accordant les moyens indispensables, l'accroissement de leurs investissements, la suppression de la dette, en formant des cadres, et en contribuant à l'extinction des foyers de tensions et de guerres qui déchirent l'Afrique, sans pour autant transporté leur Guerre froide en Afrique. En somme, ne pas restreindre les relations économiques, scientifiques et techniques avec tout le Continent. Les Africains dans leur majorité estiment que les Etats-Unis sont un grand Etat, respectent leur génie technique, mais ils voudraient vivre dans la paix et la coopération et rejettent la voie qui mènent à la déstabilisation et aux armes. Pour eux, ce sommet Etats-Unis-Afrique est la bonne voie, la voie du dialogue, de la discussion et de la recherche de moyens susceptibles de sortir de la situation africaine actuelle. Peut-être un premier pas est amorcé à l'issue de ce sommet puisque la Maison-Blanche a décidé la création d'un "Conseil du Doing Business en Afrique". Son but est de promouvoir la croissance et la création d'emplois aux Etats-Unis et d'encourager les compagnies américaines à venir investir en Afrique. A ce propos, Washington affirme que "l'Afrique est une opportunité économique croissante et espère augmenter le partenariat avec le Continent". Quinze membres des secteurs privés constitueront ce Conseil qui conseillera le président américain. Avec une croissance prévue de 5,4 % pour 2014, l'Afrique fait mieux que la croissance mondiale. Les exportations américaines de biens et services vers l'Afrique ont représenté 50,2 milliards de dollars en 2013, un bond de 40 % par rapport à 2009. Joe Biden affirme que les Etats-Unis veulent être un partenaire à long terme pour les Etats africains. "On a une chance, vous avez une chance, vous avez la chance en Afrique de faire rimer espoir et histoire comme jamais auparavant. Nous voulons être vos partenaires. Nous voulons être dans la compétition pour vous faire conquérir nos marchés. Nous voulons être dans la compétition pour vos cœurs et vos intérêts. Mais nous voulons vous voir réussir, parce que si vous réussissez, le monde entier réussira".